Star du football gabonais, Pierre-Emerick Aubameyang vit une forme de déchéance depuis quelques mois au pays. Contesté en coulisses, il vient de commettre une grosse erreur en soutenant le président déchu Ali Bongo.
A l'instar de sa carrière en club, Pierre-Emerick Aubameyang est sur la pente descendante en sélection. Il était le visage du Gabon lors de la dernière décennie, notamment lors des 2 CAN organisées par le pays en 2012 et 2017. Cependant, il a perdu de sa superbe au pays ces derniers mois. Il avait été exclu de la sélection pendant la CAN au Cameroun en 2022 pour un test positif au Covid après une virée en discothèque. Il avait pris sa retraite internationale dans la foulée pour protester contre la décision. Finalement, le président du Gabon Ali Bongo l'avait incité à revenir. Une attitude immature qui avait provoqué une fracture avec le peuple gabonais. Cela ne s'est pas arrangé depuis bien au contraire.
La victoire ou la retraite pour Aubameyang
En effet, alors que son retour en sélection n'a pas été positif d'un point de vue résultats, l'attaquant de l'OM a irrité sensiblement l'opinion publique gabonaise. Juste avant d'aller en Mauritanie pour un match décisif en vue de la qualification pour la CAN, il a soutenu Ali Bongo sur Instagram. Une faute majeure alors que le départ du président gabonais a été très apprécié par la population. Désormais, Aubameyang est presque devenu persona non grata au Gabon alors que son père, Pierre Aubame (manager général de la sélection) soutient aussi Bongo. Il ne lui reste qu'une chose pour sauver les apparences : qualifier son pays pour la CAN alors qu'il faut un match nul avec des buts au minimum pour aller en Côte d'Ivoire l'année prochaine.
Au Gabon, le soutien de Pierre-Emerick Aubameyang à Ali Bongo ne passe pas https://t.co/b4xaxovA9S pic.twitter.com/YTdInJNHsF
— L'ÉQUIPE (@lequipe) September 8, 2023
« Si ça ne passe pas contre la Mauritanie, cette opinion tombera sur lui. Pour beaucoup, il a profité des largesses de l'ancien pouvoir. Si ça perd, je ne vois pas comment ça ne pourrait pas être sa fin de carrière au pays car les gens veulent une star, mais qui qualifie l'équipe. [...] Il est assez âgé pour comprendre les enjeux. Il est le seul des 23 à avoir pris position pour l'ancien régime. Sa story a suscité une levée de boucliers. Les gens l'attendent au tournant samedi mais s'il apporte de la joie tout peut passer. Mais il ne faut pas qu'il rate un but à la 90e minute... Ce qui lui est reproché, c'est de s'être rangé du côté de l'oppresseur. Il joue gros en termes d'image et on attend ce match pour faire les comptes », a décrypté Wilfried Ndong du journal gabonais l'Union à L'Equipe. La CAN ou la retraite internationale ? Un vrai match à la mort pour Aubameyang, une mort symbolique et médiatique pour le joueur le plus emblématique du football gabonais.