Dans un peu plus d'un an, le Mondial de football débutera au Qatar. Le choix du pays hôte ne fait pas que des heureux, la gestion des droits de l'homme dans le pays gazier posant des problèmes.
Quatre ans après la Russie, c’est le Qatar qui s’apprête à accueillir la Coupe du Monde de football, un des événement sportifs les plus populaires de la planète. Si l’organisation du Mondial au pays de Vladimir Poutine avait provoqué quelques vagues, ce n’est rien par rapport aux reproches faits à la FIFA lorsque le 2 décembre 2010, Doha a été préféré à l’Australie, le Japon, les Etats-Unis et la Corée du Sud, le Qatar obtenant 14 voix contre 8 pour les USA en « finale ». Ce choix a fait hurler pas mal de monde, et pas seulement parce que la température dans le pays gazier va obliger le calendrier sportif à totalement changer en 2022, le Mondial ayant lieu du 21 novembre au 18 décembre 2022, jour de la fête nationale du Qatar. En effet, les chantiers colossaux sur place ont occasionné de nombreux accidents dramatiques, même s’il est difficile de connaître des chiffres précis.
Plus de 6500 morts sur les chantiers du Mondial au Qatar ?
Afin d’accueillir le Mondial, le Qatar a en effet investi 4 milliards de dollars, avec la construction de quatre stades, et la rénovation de deux autres enceintes, tout cela avec des climatisations qui permettront de mieux gérer les températures parfois extrêmes. Mais pour réaliser ces chantiers colossaux, le pays a eu besoin de faire venir des milliers d'ouvriers dans des conditions salariales et sociales qui ont suscité d’énormes polémiques, et des drames par milliers. En février dernier, le très sérieux Guardian évoquait plus de 6.500 morts sur les différents chantiers en compilant les données fournies par les pays d’où venaient ces ouvriers. Tout cela alors que l’attribution même du Mondial au Qatar fait l’objet d’une enquête, notamment en France, ce qui a valu à Nicolas Sarkozy et Michel Platini d’être entendus par la justice.
🇳🇴 | Norvège
— Derniers Défenseurs (@DerniersDefs) June 22, 2021
❌ | Par 317 voix contre et 155 voix pour, la motion demandant le boycott du Mondial 2022 au Qatar a été rejeté par l'assemblée générale de la fédération.
🚫 | Une motion pour un boycott conditionnel a également été rejeté par 320 voix contre et 134 pour. pic.twitter.com/wLemQtYRyC
Sur le plan sportif, très rares sont les équipes à vouloir renoncer au Mondial 2022 au Qatar, même si en Europe la Norvège d’Erling Haaland affiche à chaque fois qu’elle le peut son refus d’aller jouer à Doha. Cependant, la fédération de ce même pays a déjà repoussé l'idée d'un boycott. Il y a quelques mois, les dirigeants allemands se posaient des questions, la Mannschaft ayant même posé avec un tee-shirt noir appelant au respect des droits de l’homme, mais cela n'est pas allé plus loin. En France, les champions du monde en titre évitent de se mouiller sur ce sujet, d'autant plus que le PSG appartient à l'Emir du Qatar, mais interrogé sur ce sujet par RTL, Frank Leboeuf, qui a joué pour un club qatari, avoue qu’il est très gêné par tout cela, même s'il ne souhaite pas que des sélections nationales refusent d'aller à Doha. « On sait qu'il y a l'argent qui parle, on a eu la Russie avant, maintenant on a le Qatar, et c'est ce que j'ai à déplorer. J'ai vécu au Qatar, et les gens ont été fantastiquement gentils avec moi, donc je ne vais pas être méchant. Mais j’ai vu des choses qui ne me plaisent pas au niveau des droits humains. J'ai été dans les chantiers puisque le club pour lequel je jouais refaisait leur stade et j'ai vu des gens qui passaient leurs journées, leurs nuits là-bas à travailler et à dormir sur place. J’ai trouvé que cela dépassait les limites (…) Je ne suis pas pour un boycott, car à ce moment-là pourquoi est-on allé faire les Jeux Olympiques en Chine et jouer en Russie ? Le regard du monde va se poser sur le Qatar, il devra être parfait », a confié le champion du monde 1998, qui a également confirmé qu’il ne serait pas aux commentaires à la télévision française pour cette coupe du monde.