Accusé de corruption, Michel Platini a vu sa suspension passer de six à quatre ans en mai dernier grâce à son appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Mais ce n’est pas tout à fait ce qu’il espérait.
L’ancien président de l’UEFA, qui a perçu 1,8 million d’euros de la part de Sepp Blatter en 2011 pour des travaux achevés en 2002, a toujours clamé son innocence en prétextant un contrat oral avec celui qui dirigeait la FIFA. Une version qui n’a pas convaincu le TAS dont le compte rendu a été publié.
« Aucun élément de preuve contemporain à la conclusion de l’accord oral ne démontre que M. Blatter et M. Platini auraient effectivement convenu, de manière contraignante, que la FIFA allait engager l’Appelant en tant que conseiller technique pour un montant 1 000 000 de francs suisses, a expliqué le TAS. A titre d’exemple, il n’existe aucun échange écrit entre les parties datant de l’époque, qui se référerait à la conclusion de l’accord oral. Le seul fait qu’ils indiquent tous deux avoir conclu l’Accord oral n’est pas suffisant, aux yeux de la Formation, pour retenir l’existence de celui-ci. En effet, étant tous deux incriminés dans des procédures pénales et disciplinaires, il est dans leur intérêt de présenter une version concordante des faits. »
Le TAS n’y croit pas du tout
De plus, le TAS estime que Platini, avec son expérience, aurait pris soin de mettre cet accord par écrit afin d’éviter tout problème. « Au moment des faits, en 1998-1999 (…), il était un dirigeant expérimenté dans le domaine du football, qui devait savoir qu’un contrat de l’importance de celui qu’il prétend avoir conclu devait être couché sur papier, a ajouté l’instance. L’appelant a d’ailleurs lui-même admis, lors de l’audience devant le TAS, qu’un contrat oral tel celui qu’il prétend avoir conclu avec M. Blatter, ne serait pas admissible à l’UEFA, dont il est le président. Ceci démontre encore l’invraisemblance de l’accord oral. » En résumé, la version de Platini ne tient pas debout.