Il suffisait de jeter un œil à la composition de Chelsea pour connaître la physionomie de sa demi-finale aller contre l’Atlético Madrid. Car le Brésilien Willian et Fernando Torres étaient les seuls joueurs véritablement offensifs titularisés par José Mourinho. Preuve que le Portugais était venu à Madrid pour défendre en espérant profiter de la moindre opportunité en attaque. La partie s’étant terminée sur un 0-0 sans relief, il est impossible d’accuser José Mourinho de hold-up. Mais pour la majorité des observateurs, « The Special One » est coupable d’avoir tué le jeu. Un acte jugé diabolique par Pascal Praud.
« José Mourinho est comme le diable : il est une tentation. Seule la victoire est belle, parait-il, et Mourinho gagne. Il gagne avec Porto ; il gagne avec Chelsea ; il gagne avec Milan ; il gagne avec Madrid. Pas toujours, pas tout le temps mais souvent. Que dire alors ? Que cette demi-finale de Ligue des champions Atlético Madrid/Chelsea est une purge ? A quoi bon ? Tout le monde le voit et ce n’est pas le problème. (…) Mourinho n’est pas comme le diable ; il est le diable, a osé le journaliste sur son blog Yahoo. Sa stratégie, je la connais : tous derrière. (…) On n’est pas là pour rigoler, ni faire le spectacle, ni prendre le jeu à son compte. On est là pour ne pas prendre de but et espérer un contre. Le modèle du football pour Mourinho, c’est le hold-up. Avec ses deux Ligues des champions remportées avec Porto et l’Inter, le Portugais a réussi le casse du siècle. Est-ce que vous m’autorisez le droit de ne pas aimer ce football-là ? Ai-je le droit de préférer Guardiola et son jeu flamboyant ? Atlético/Chelsea est une caricature ; pas de buts, pas de jeu, quasiment pas d’occasions, des coups, des blessures et au bout du compte un ennui pour le spectateur. Soporifique. (…) C’est nul. Nul de chez nul. Sans intérêt. Sans émotion. » C’est pourtant la stratégie qui pourrait mener Mourinho vers sa troisième Ligue des champions avec autant de clubs différents.