A peine arrivé en Italie, Romelu Lukaku a été confronté à l’un des problèmes majeurs dans les stades italiens. A Cagliari, l’attaquant de l’Inter Milan a été insulté pour sa couleur de peau, avec des cris racistes et des imitations de singe qui font froid dans le dos. Pire encore, les supporters de l’Inter ont défendu leurs homologues de Cagliari, expliquant le plus posément du monde que ce n’était pas du racisme, mais une forme de provocation pour décontenancer l’adversaire. De quoi faire hurler Lilian Thuram, persuadé que l’Italie ne compte pas vraiment lutter contre le racisme malgré ce problème évident.
« Il y a une hypocrisie incroyable et il manque la volonté de résoudre le problème. Ne rien faire équivaut à être d'accord avec ceux qui poussent des cris racistes. Si quelque chose vous dérange, vous faites tout pour la changer. En France, on interrompt les matches en cas de comportement contre l'homosexualité dans les tribunes : suspendre la rencontre et renvoyer les joueurs aux vestiaires, cela veut dire éduquer les gens. Il faut prendre conscience que le monde du foot n'est pas raciste mais qu'il y a du racisme dans la culture italienne, française, européenne et plus généralement dans la culture blanche. Il est nécessaire d'avoir le courage de dire que les blancs pensent être supérieurs et qu'ils croient l'être. De toutes les manières, ce sont eux qui doivent trouver une solution à leur problème. Les noirs ne traiteront jamais les blancs de cette façon, et pour n'importe quelle raison. L'histoire le dit », a expliqué le défenseur champion du monde en 1998 dans un entretien au Corriere dello Sport, afin de mettre clairement le débat sur la table.