Le duo Antoine Griezmann-Kevin Gameiro a fait des étincelles vendredi soir lors de la promenade de l'équipe de France contre la Bulgarie. Cela a été l'occasion de voir que les deux joueurs tricolores commençaient à fonctionner en osmose, ce qui est évidemment l'un des effets de leur association à l'Atlético Madrid. Alors, Bruno Roger-Petit estime qu'il serait bien que Didier Deschamps souligne le travail mené par les clubs espagnols et remercie Diego Simeone pour ce qu'il est en train de faire pour l'équipe de France en faisant bosser au quotidien Griezmann et Gameiro.
« La vérité est, d'une certaine façon, cruelle. Si Griezmann et Gameiro brillent aujourd'hui sous le maillot Bleu et enchantent la France, ils ne le doivent pas à la France du football... Loin de là. Il faudra bien qu'un jour le football français fasse autocritique. La France est contente d'elle-même, mais elle oublie ce qu'elle doit désormais à l'Espagne. Et d'une, la formation de Griezmann, négligé par les centres de formation français du début des années 2000 pour cause de physique malingre. Et de deux, la résurrection de Gameiro, chassé du PSG par l'ogre Ibrahimovic, récupéré par le FC Séville de Emery, et aujourd'hui par l'Atlético Madrid. Et de trois, le talent d'un entraineur argentin, Diego Simeone, qui a eu l'idée d'associer les deux Français à la pointe de son équipe. Sans l'Espagne, le football français serait nu, privé de deux atouts formidables en vue de la Coupe du Monde 2018. Oui, on serait Didier Deschamps, on aurait un petit mot pour Diego Simeone. Parce que ce dernier a eu une idée aussi géniale que simple : associer les deux à la pointe de son équipe, idée que Deschamps avait réfuté avant l'Euro, renonçant à sélectionner Gameiro. Simeone a un imaginaire footballistique finalement plus affuté que celui du sélectionneur français, qui a osé en club ce que son collègue n'osait pas sélection. Le premier imagine, le second copie. Le premier conçoit, le second adapte. Le premier crée, le second reproduit. Il est gentil Deschamps, de donner des leçons de travail à Gameiro après la rencontre, "Il a aussi beaucoup travaillé pour le collectif. Son association avec Antoine (Griezmann) a très bien fonctionné", mais il oublie aussi l'essentiel : remercier Diego Simeone », écrit, sur son blog, Bruno Roger-Petit, histoire de rappeler quelques réalités.