L’exemple de Leeds
Bien avant le rachat de Manchester City par un richissime magnat arabe, Michel Platini s’était inquiété de voir les clubs, en particulier anglais, dépenser à tout va sans penser à l’équilibre financier. Dans ses interventions, le président de l’UEFA rappelle souvent le cas du Leeds United, qui a collectionné les recrues onéreuses au début du siècle, avant de concéder 110 ME de dettes, et de descendre jusqu’au 3e échelon du football anglais. De nombreux clubs outre-Manche (Manchester United et City, Chelsea, Liverpool, West Ham, Portsmouth…) sont détenus par des businessmen pour qui le but est rarement d’arriver à l’équilibre financier en douceur. « Il y a toujours eu des riches et des pauvres dans le football, et cela continuera. Mais nous devons veiller à ce que les clubs restent proches de l’équilibre, sans cela, ils attireront des stars, mettront en vente des maillots et des places au stade hors de prix, et le football pourrait y perdre son côté populaire », craint « Platoche », qui estime « que le succès ne peut s’obtenir à crédit ».
Platini veut réformer
Pour tenter d’obtenir ce succès rapide, la meilleure façon est de recruter des joueurs à tour de bras, comme compte le faire Manchester City actuellement. Si la nouveauté Chelsea avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque, que dire du comportement du deuxième club de Manchester, pour qui tout semble achetable, tant qu’on y met le prix ? Arrivé sur la fin du mois d’août à la tête des Citizens, le président Al-Fahim annonce d’ores et déjà un mini raz-de-marée pour le marché hivernal. Des perspectives qui n’enchantent guère le président de l’UEFA. « Je pense que l’UEFA doit réfléchir à l’ensemble du marché des transferts. Voir un joueur se retrouver dans trois clubs différents est aberrant. Et j’aurais même envie de réfléchir à supprimer la fenêtre des transferts de janvier », explique Michel Platini, qui n’a par exemple par du tout apprécié le périple de Tulio De Melo. Arrivé à Palerme cet été en provenance du Mans, le Brésilien est resté quelques semaines avant de rejoindre Lille. Difficile à suivre.
Guillaume Comte