Accusé par la Premier League d'avoir enfreint les règlements financiers à plus de 100 reprises, Manchester City fait face à de possibles graves sanctions. Mais le club dirigé depuis les Emirats Arabes Unis est un expert pour faire durer les procédures pendant des années.
Les éléments se déchainent contre Manchester City, accusé d’avoir violé plus de 100 fois le règlement de la Premier League depuis la reprise du club par Abu Dhabi. Un comité indépendant est allé au bout d’une enquête débutée en 2018, et contre laquelle les propriétaires du club anglais ont lutté pendant des années pour empêcher de fournir les documents nécessaires au verdict. Parmi les accusations principales, se retrouvent les apports financiers directs du propriétaire Cheikh Mansour dans les comptes du club par des partenariats déguisés, mais aussi des salaires versés, notamment à certains managers, via d’autres comptes pour ne pas faire grimper la note. Ce fut notamment le cas de Roberto Mancini, dont le salaire « externe » payé par le club d’Al Jazira, était supérieur à son salaire officiel. De nombreuses autres irrégularités ont été notées, tout comme une absence totale de coopération avec les autorités européennes et anglaises sur l’explications de ces failles.
City triche, Liverpool rumine
Cette information de taille a pris tout le monde de court en Angleterre, où on pensait Manchester City quasiment inattaquable du fait de sa puissance financière et de son palmarès prestigieux de ces dernières années. Mais les langues se délient, et de nombreux témoignages demandent désormais des sanctions exemplaires. L’éventail de pénalités va de la déduction de points à l’exclusion de la Premier League, ce qui serait une sensation énorme, et un signal de taille aux autres clubs qui dépensent parfois sans compter, grâce aux richesses de leurs propriétaires.
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A Liverpool, dont le manager Jurgen Klopp a souvent été désemparé face aux moyens financier de son rival, on s’amuse de ces révélations. « Ce n’est pas possible, a ironisé l’ancienne légende des Reds Jamie Carragher, faisant semblant de tomber des nues. Manchester City a plus de revenus commerciaux que le Real Madrid, Barcelone, le Bayern Munich, Manchester United et Liverpool », a sarcastiquement rappelé l’ancien défenseur, pour qui le bilan financier de Manchester City est forcément biaisé avec les incroyables chiffres annoncés par le club anglais.
Les avocats entrent en jeu pour la prolongation
Selon plusieurs experts contactés notamment par le Daily Mail, la lutte promet d’être serrée sur le dossier légal entre la Premier League et Manchester City. Le temps est passé depuis certaines infractions, et les Citizens ont depuis fait des efforts pour régulariser certaines situations, même si les contrats cachés ou les aides gonflées de certains sponsors rendent le dossier complexe. Cette procédure, qui a pu éclater après plusieurs années d’enquête, pourrait même encore durer des années tant les recours et contestations des avocats de Manchester City peuvent plomber toute décision. En 2020, le club anglais avait été banni de la Ligue des Champions par l’UEFA, avant d’être réintégré quelques mois plus tard, ne payant finalement qu’une amende de 10 ME pour absence de collaboration avec les autorités financières. Le chemin sera long, même si le soupçon de financement illégal risque de coller pendant longtemps à la peau des Sky Blues.