Le président de la FA, Richard Scudamore, s’est élevé contre la mesure de la FIFA visant à limiter les joueurs étrangers.
C’était prévisible, l’Angleterre ne se laissera pas faire. Après certains entraîneurs de Premier League, c’est au tour de Richard Scudamore, président de la FA, de s’opposer clairement à la mise en place du 6+5 voulu par le président de la FIFA, Sepp Blatter. Ce système obligerait les clubs à aligner un maximum de cinq joueurs étrangers en championnat. Une mesure qualifiée de « xénophobe » par Scudamore. « Je dois lutter pour faire cesser le nationalisme et le patriotisme, au moment où de telles rhétoriques xénophobes prennent le dessus. Et cela apparaît à un certain niveau dans le monde du football, quand j’entends dire " Comment le football anglais peut-il être anglais alors qu’il n’y a pas assez de joueurs nationaux des les clubs concernés ? " » Un point de vue défendable, mais derrière lequel on peut voir un souci de protéger le succès de la Premier League, qui a basé sa réussite sur la participation des joueurs étrangers. Ce lundi, Scudamore a d’ailleurs eu une altercation avec Blatter dans les locaux de la FIFA à Zurich, lors d’un meeting sur la limitation des joueurs étrangers. Le président de la Fédération Internationale de Football a accusé la FA de faire du mal aux autres ligues en drainant les meilleurs joueurs mondiaux. Jeudi, il a également accusé Scudamore d’être uniquement motivé par le fait de faire de l’argent.
Mais pour le président de la FA, ce que veut mettre en place Sepp Blatter est contraire à tout ce qui fait le charme du championnat anglais jusqu’ici, notamment en termes de lutte contre le racisme. « Indubitablement, ce que nous avons fait nous rend attractifs pour le reste du monde », a-t-il déclaré. Selon lui, les critiques selon lesquelles l’échec de l’équipe nationale anglaise est dû à la trop haute proportion de joueurs d’autres pays en Premier League sont « déloyales. »
« Je commence à m’inquiéter car cela ressemble de plus en plus à une attitude qui est difficile à justifier. Il n’y a personne de plus fier que moi de notre équipe nationale, et nous ne pouvons pas tomber dans la peur et dans ce type de décision. » Pour finir, Scudamore argue que les joueurs anglais ont parfaitement leurs chances, alors qu’ils forment 80% des effectifs des académies. « Le fait est que, si vous êtes assez bon, vous aurez votre chance. Le challenge pour les jeunes espoirs anglais est de faire de leur mieux pour se défendre, et c’est ce qui se passe en ce moment », a déclaré Scudamore. Le bras de fer va donc s’engager. Mais, outre le débat sur l’intérêt ou non du 6+5, c’est surtout un combat à distance entre la FIFA et les plus grands clubs anglais, et parfois même mondiaux, qui va maintenant commencer. Tout cela sous le regard de l'UEFA qui a l'intention de mettre au pas financièrement les clubs les plus riches.