Les gros clubs anglais dominent tout, chez eux comme en Europe. Un monopole que Sepp Blatter ne compte pas laisser passer.
Ce n’est pas nouveau, la Premiership, avec tous ses excès, est la principale cible des critiques venant des instances du football, en particulier le président de l’UEFA, Michel Platini, et le président de la FIFA, Sepp Blatter. Ce dernier s’est encore déclaré inquiet de l’emprise du championnat anglais sur l’Europe du football, ce jeudi sur les ondes de la radio de la BBC. « Cela me touche, car la Premier League est définitivement la plus forte du monde, mais elle prend une telle ampleur que les autres championnats ont du mal s’y opposer », a déclaré Blatter, qui a également pointé du doigt la mainmise de certains clubs anglais sur les premières places du classement : « Dans une compétition où les deux-tiers, voire les trois-quarts des équipes ne jouent pas pour la première place, mais pour le maintien, il y a quelque chose qui ne va pas ». Depuis la création de la Premier League 1992, un seul titre a échappé à Arsenal, Manchester United ou Chelsea (Blackburn en 1995). Une razzia qui interpelle, surtout que ce trio magique, ajouté à Liverpool, se retrouve bien souvent au-dessus du lot au sein des compétition européennes également.
Mais le président de la FIFA a également appuyé là où ça fait mal, son cheval de bataille : le nombre d’étrangers en Premier League. « Je veux essayer de, si ce n’est convaincre, au moins influencer Richard Scudemore (chef exécutif de la PL) sur le fait qu’avoir un minimum de joueurs locaux augmentera la qualité de son championnat. Pour les gros clubs, la libre-circulation des personnes en Europe n’est pas uniquement une question de succès, mais également une question de richesse », a expliqué Sepp Blatter. Mais les joueurs ne sont pas les seuls concernés ; ce dernier estime également que les investisseurs étrangers sont un danger pour la ligue : « Les propriétaires étrangers sont définitivement un risque, ce n’est pas la base du football, mais nous n’y pouvons rien. Mais en ces temps de crise économique, peut-être que les grosses compagnies, qui auront moins d’argent, laisseront la place à de petits investisseurs locaux, qui seront là parce qu’ils s’identifient à leur club ».
Au moment où le 6+5 est en voie de légalisation, la Premier League risque bien de payer la rançon de son succès, et la suprématie européenne qui en a découlé. Car dans le football comme dans le monde des affaires, le monopole est quelque chose qui ne plait pas.
Florian Velter