Le foot français a Jérôme Rothen, la musique anglaise a Johnny Rotten, légende vivante du punk, qui n’a rien perdu de sa voix et de ses prises de position radicales. Leader des Sex Pistols, Rotten, de son vrai nom John Lydon, est un vieux fan d’Arsenal, mais ne lui parlez surtout pas des Gunners version Emirates Stadium, car là l’artiste monte clairement dans les tours et prouve qu’il a toujours la rage.
« Je hais l'Emirates, c'est d'une laideur absolue. On dirait du cricket. Ils ont détruit l'esprit local, la passion. À la place, il y a des loges, des boutiques, ce n'est plus le même sport, ça ne s'adresse plus aux gamins désargentés... Les joueurs sont devenus des milliardaires en short qui tapent dans la balle sans sourire, en donnant l'impression de s'ennuyer dans un stade où on ne peut plus être debout. Ça avait déjà changé vers la fin à Highbury. Cet Arsenal n'est pas mon Arsenal. Dans quel putain de monde vit-on ?, s’interroge Johnny Rotten dans un entretien accordé à l’Equipe, qui n’est pas plus fan d’Arsène Wenger. C'est une institution, mais il est possiblement devenu une caricature. Il a fait venir et forma d'immenses footballeurs, gagné des titres. Maintenant, le staff d'Arsenal et lui donnent l'impression que des joueurs vont et viennent, et qu'il n'y a qu'une chose qui compte, faire de l'argent. Ils ont constamment besoin de sang nouveau, on dirait des vampires… »