On l'avait connu dans le rôle de président à succès de Chelsea, Roman Abramovitch est aujourd'hui impliqué activement dans les négociations pour une paix en Ukraine. A Istanbul, au-delà de la fin du conflit, l'oligarque joue son image et sa fortune.
En un mois et demi, le quotidien de Roman Abramovitch a changé radicalement. Il est passé des gradins de Stamford Bridge et de l'organisation du mercato à l'ambiance solennelle des réunions diplomatiques à Istanbul. L'oligarque russe a été impacté par la guerre en Ukraine. Il a du lâcher la direction du Chelsea FC, il a connu les sanctions économiques et maintenant il s'emploie discrètement à mettre fin à la guerre mené par son pays, la Russie, dévoile la presse anglaise. Abramovitch fait partie du groupe restreint qui essaye de trouver une issue diplomatique au conflit, entre les dirigeants ukrainiens, russes et turcs.
Abramovitch veut la fin du conflit pour son image et sa fortune
Une implication qui peut paraître louable, surtout qu'il est un proche de Vladimir Poutine, mais certains y voient une opération de communication. Roman Abramovitch a tout à gagner dans la fin du conflit. Son image a été sérieusement écornée, étant donné sa proximité et sa fidélité à Vladimir Poutine. Contesté en Angleterre, le pays où il a gagné en popularité grâce au football, il a « une bonne occasion de se retrouver du bon côté de l'Histoire », selon Alexander Baunov, chercheur au Carnegie Center de Moscou.
Russian oligarch Roman Abramovich arranged to have a private meeting with President Vladimir Putin the day Ukraine was invaded. According to two people with knowledge of the discussion, Abramovich made a strong case to end the war.
— Financial Times (@FinancialTimes) April 1, 2022
Here’s the story: https://t.co/Asnn7LuU2c
Surtout, il joue gros sur le plan économique. Selon le magazine spécialisé dans les grandes fortunes Forbes, Abramovitch a perdu 6,5 milliards de dollars depuis le début de la guerre en Ukraine. Sa fortune n'est plus que de 7 milliards de dollars désormais. Les sanctions et le gel de ses avoirs au Royaume-Uni ont impacté ses ressources. La Turquie est devenue son nouveau pays de résidence depuis lequel il donne également ses consignes dans le processus de reprise de Chelsea. Il avait néanmoins indiqué vouloir donner l'argent de cette vente « pour le bénéfice de toutes les victimes de la guerre en Ukraine et le soutien à la reconstruction à long terme ». Un beau geste sans arrière pensée ou la dernière pierre d'une stratégie de communication, le débat reste indécis concernant le très discret Roman Abramovitch.