Sport le plus populaire au monde, le football a souvent servi dans son histoire de tribune politique.
Les instances ont, depuis de nombreuses années, décidé de s’attaquer à cela, n’hésitant notamment pas à menacer ou sanctionner des pays lorsque l’ingérence du gouvernement se faisait ressentir dans les fédérations. De même, les messages politiques sont rigoureusement interdits dans le cadre des matchs internationaux, pour des raisons évidentes et ainsi éviter que football et politique se mélangent. Actuellement en guerre avec la Syrie, la Turquie avait déjà franchi cette ligne vendredi dernier à l’occasion du match face à l’Albanie, avec le salut militaire des joueurs pour soutenir l'armée locale dans l’envahissement du pays voisin. L’UEFA avait alors fait savoir qu’elle allait ouvrir une enquête à ce sujet.
Cela n’a pas refroidi les Turcs, qui dans un match au Stade de France où il n’y a pas eu d’incidents majeurs à déplorer, ont de nouveau bravé le règlement de l’instance européenne en effectuant ce salut militaire après le but de l’égalisation, et de manière bien moins détournée devant leur supporters après le match nul. L’UEFA pourrait selon son règlement et si elle considère ce geste comme un soutien à la politique de son président, priver la Turquie de son point obtenu au Stade de France. Un précédent qui a déjà eu lieu lors d’un Serbie-Albanie en 2014, où pour des incidents à caractère politique, les deux équipes ont écopé de zéro point. Reste à savoir si l’instance européenne osera s’attaquer à un pays aussi puissant que la Turquie, elle qui n’arrive déjà pas à sanctionner les cas avérés de racisme dans ces éliminatoires, comme cela est notamment le cas en Europe de l’Est et dans le récent Bulgarie-Angleterre de ce lundi soir.