Auteur d’un incroyable début de saison avec l’OM (neuf buts en autant de matchs), André Pierre Gignac sera-t-il aussi performant sous le maillot des Bleus ? Toute la France du football, y compris Didier Deschamps, se pose la question. C’est pourquoi l’idée d’une association entre le buteur marseillais et Karim Benzema a forcément effleuré l’esprit du sélectionneur tricolore. De son côté, Pascal Praud attend ce duo avec impatience, mais n’y croit pas une seule seconde.
« Au football, les talents ne s’additionnent pas toujours. Parfois, ils s’annulent. Deux avants-centres ne jouent pas cote à cote. Deux poissons rouges ne nagent pas dans le même aquarium. C’est ainsi, a publié le journaliste sur son blog Yahoo. Bebeto et Romario ont emmené le Brésil à la victoire finale mais c’était en 1994. Désormais, les équipes championnes du monde jouent avec un seul avant-centre. Karim Benzema est devenu titulaire (propriétaire ?) du poste après le mondial sud-africain. Il est vrai qu’à Knysna, André-Pierre Gignac n’était pas descendu du bus. Benzema et Gignac sont-ils compatibles ? Ils aiment l’axe tous les deux », a-t-il souligné, malgré leur tendance commune à déserter le front de l’attaque.
« Quand ils filent à gauche, c’est pour mieux rentrer sur leur pied droit, à la façon de Thierry Henry. Un avant-centre s’exile quand il sait que l’axe lui appartient. Qui va à la chasse ne perd pas sa place. Benzema est numéro 1. Jusqu’à nouvel ordre. Un buteur est un soliste, le premier violon de l’orchestre. Il prend la lumière, conclut les actions, assure la victoire des siens. Il partage peu. Je lis que Karim Benzema a le talent d’éclairer ses partenaires, qu’il joue dernier passeur à la façon d’un Wayne Rooney. « Il joue pour les autres », entend-on ici ou là. « Il joue pour Cristiano Ronaldo », serait plus juste. Depuis qu’il entraîne les Bleus, Didier Deschamps privilégie un 4-3-3 avec une seule pointe. Il prolongera son schéma contre la Portugal avec Benzema et en Albanie avec Gignac. Il ne bouleversera pas la hiérarchie. Fermez le ban. L’un et l’autre joueront. Mais pas ensemble. »