Après avoir soutenu Karim Benzema pendant des mois, le président de la Fédération Française de Football, Noël Le Graët, et le sélectionneur de l'équipe de France, Didier Deschamps, ont décidé de ne pas réintégrer l'attaquant du Real Madrid dans le groupe tricolore pour l'Euro 2016.
Un choix qui devrait ravir l'opinion publique, majoritairement contre le retour de l'ancien Lyonnais mis en examen dans l'affaire Mathieu Valbuena. Mais bien évidemment, la décision de la FFF ne fait pas totalement l'unanimité chez les observateurs, à l'image de Guy Roux, qui estime que les Bleus se tirent une balle dans le pied.
L'EDF se pénalise
« Il y a une forme de courage à prendre cette décision. Mais j’aurais fait le contraire, a réagi le consultant dans le quotidien Le Parisien. Pour moi, tous les Français de sexe masculin sont sélectionnables par principe ! Et, ensuite, on choisit. J’ai un principe que j’ai appliqué pendant quarante-trois ans comme coach : "Si tu dois juger un joueur, ne te condamne pas toi-même." Et, là, c’est ce qui arrive. On estime que Benzema a commis une faute, mais on prive la sélection d’un de ses meilleurs éléments. Ce n’est pas logique. »
« Des gars qui ont fait des conneries, j’en ai vu dans ma carrière. J’en ai viré deux seulement car j’étais obligé. Et pour des histoires plus graves, a raconté l'ancien entraîneur de l'AJ Auxerre. Si une équipe peut être plus forte sans son meilleur joueur ? Bien sûr. Il y a l’exemple d’Aimé Jacquet qui s’est privé de Ginola et Cantona à l’Euro 96. Je n’aurais jamais fait ça à Cantona ! Mais, à la fin, Jacquet a été champion du monde. Là, si on gagne l’Euro, on dira que Deschamps a eu raison. »
« Son problème est de s'appeler Karim... »
Mais dans le cas contraire, nul doute que la mise à l'écart de Benzema fera de nouveau parler, notamment avec la théorie avancée par Guy Roux. « Il faut avoir le courage de le dire. S’il s’appelait Jean-Claude et était né à Brest, on ne parlerait pas autant de cette affaire, a-t-il dénoncé. Mais son problème est de s’appeler Karim. C’est déplorable, mais c’est ainsi. Aux yeux de certains, il paie ses origines. Il faudra un siècle avant que ce genre de préjugés disparaisse. » En résumé, Guy Roux ne se serait pas gêné pour amener Benzema à l'Euro 2016.