Malgré un effectif inexpérimenté, Strasbourg réussit l’exploit de se mêler à la lutte pour les places européennes en Ligue 1. Pas de quoi calmer les ultras alsaciens qui militent toujours contre le propriétaire américain BlueCo.
En Ligue 1, Strasbourg est un peu le tube du printemps. Cette jeune équipe alsacienne, qui vient de battre l’Olympique Lyonnais (4-2) avec la manière le week-end dernier, pratique un jeu à la fois séduisant et efficace puisqu’il lui permet de rêver d’un destin européen. Mais il en faudra plus pour calmer les supporters mécontents. Depuis le rachat par BlueCo en juin 2023, les ultras du Racing se disent opposés à la multipropriété.
L'équipe B de Chelsea
« Strasbourg n'existe pas d'un point de vue sportif. On est juste l'équipe B de Chelsea », a constaté Alexandre Hummel, un ultra alsacien contacté par la BBC qui regrette l’arrivée massive de jeunes au profit de Chelsea, l’autre club possédé par le consortium américain. « Quand BlueCo est arrivé, Keller (le président du RCSA) disait qu'il y aurait deux entités différentes avec leurs propres politiques respectives, s’est-il souvenu. Il est clair depuis 18 mois que ce n'est pas le cas. »
« Cela s'est développé lentement mais pour moi c'était clair dès le début. Ils utilisent Strasbourg pour acheter un joueur plus tôt qu'ils ne l'auraient fait normalement et ils payent des transferts moins chers », a interprété le supporter. Voilà pourquoi les ultras font une grève d’encouragement lors du premier quart d’heure de chaque match. Une initiative qui crée des tensions avec le reste des fans. Ces derniers aimeraient que toute la Meinau pousse les hommes de Liam Rosenior.
✨ 𝙑𝙤𝙪𝙨 𝙖𝙫𝙚𝙯 𝙚́𝙩𝙚́ 𝙚𝙭𝙘𝙚𝙥𝙩𝙞𝙤𝙣𝙣𝙚𝙡𝙨 ! 💙#RCSAOL pic.twitter.com/5sg41bRVcH
— Racing Club de Strasbourg Alsace (@RCSA) April 2, 2025
« C'est difficile de savoir si l'on doit se réjouir d'une victoire de l'équipe, a reconnu Alexandre Hummel. (…) Le problème économique dans le football français est vraiment réel, mais BlueCo est juste une mauvaise solution. On n'a pas de dettes auprès d'une banque mais auprès de BlueCo. Je préférerais être en cinquième division avec notre destin entre les mains, sans dépenser l'argent de quelqu'un d'autre. Quand vous faites ça, vous leur appartenez. » Un vrai dilemme pour les groupes de supporters à Strasbourg.