En Ligue 1, l’affiche entre le Paris Saint-Germain et l’Olympique de Marseille est incontestablement le choc le plus médiatisé.
Pourtant, ce n’est sans doute pas l’affrontement le plus chaud, surtout depuis que Paris a pris une nouvelle dimension. Rien à voir avec les matchs bouillants qui opposent l’AS Saint-Etienne à l’Olympique Lyonnais, le vrai gros derby de notre championnat. Celui où l’on assiste quasi systématiquement à des échauffourées. Une rivalité si intense que l’historien du sport Pascal Charroin se dit inquiet, et pas seulement pour les joueurs des deux équipes.
« Le foot en est un moteur. Les conflits connexes débordent largement le cadre des stades et de la vie publique, a confié l’enseignant à l’université de Saint-Etienne, sur le site de But. Ils s’immiscent jusque dans la vie professionnelle et la vie privée. Les conséquences peuvent être extra-sportives. Il peut y avoir des conflits qui s’apparentent à des querelles de voisinages, entre Marseille et Nice, Brest et Quimper, Grenoble et Annecy. Mais entre Saint-Etienne et Lyon, ça dépasse largement ce cadre-là. »
Une rivalité trop dangereuse ?
« Le "derbysme", j’utilise ce mot pour dénoncer les dérives de cette rivalité, de cette haine, notamment dans l’exposition temporaire que propose le Musée des Verts en ce moment, a-t-il ajouté. Le message que je veux faire passer, c’est : "Attention, un beau jour, ça va mal finir". On est toujours le c… de quelqu’un, mais ce n’est pas pour ça qu’il faut le tuer. Il ne faudrait pas attendre un drame pour réfléchir. Il faut calmer la meute. Quand on voit l’histoire du mariage, franchement, il faut arrêter ! » Une vision plus pessimiste que celle des autorités qui ont accepté le déplacement des supporters lyonnais à Geoffroy-Guichard dimanche soir.