En marge du projet de rachat d’Olivier Markarian fin 2021, des détails ont été dévoilés sur la situation économique de l’AS Saint-Étienne. Entre gestion à l’emporte-pièce et opacité, le constat est accablant.
Après la déliquescence sportive et la descente en Ligue 2 vient le temps des règlements de comptes, et ce, dans tous les sens du terme. Depuis plusieurs mois, l’ASSE est à vendre et en novembre 2021, Olivier Markarian, homme d’affaires et supporters du club, déposait un dossier de rachat. Un dossier qui sera finalement refusé par KPMG, mais qui aujourd’hui, permet de mettre en lumière les errements à la tête du club.
Dettes et gestion opaque à Saint-Étienne
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C’est Le Monde qui révèle aujourd’hui les dessous du rachat avorté de l’ASSE par Olivier Markarian. Dès le dépôt du projet de rachat porté par l’homme d’affaires, les premières difficultés sont apparues. Ce dernier a en effet eu toutes les difficultés du monde à accéder à certains éléments du dossier. Un rapport établi par le cabinet d’expertise Financials mandaté par Olivier Markarian dresse la liste des problèmes rencontrés et notamment un accès compliqué et tardif à la Data Room, mais surtout, l’impossibilité d’accéder à certaines données clés comme les contrats en cours des joueurs ou du staff.
Les données accessibles montrent également de nombreux errements sur certains dossiers et spécialement les licenciements de Claude Puel ou de Ghislain Printant. Pour le premier, il restait 4 millions d’euros à provisionner et à reverser au coach et à son adjoint. Pour le second ce sont 572 000 euros qu’il faut encore payer. Une somme qui doit être versée ce 5 juillet 2022. Le passif concerne aussi le licenciement de Stéphane Ruffier, viré avec perte et fracas et à qui le club doit encore 3 millions d’euros.
Caïazzo et Romeyer ne répondent plus
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Le cabinet Financials pointe par ailleurs une certaine opacité à propos des détails sur les contrats d’agents qui ne lui ont pas été fournis et qui rendaient donc toute projection sur les revenus liés aux transferts impossibles. Et ce n’est qu’une partie des données que n’a pas pu consulter le cabinet d’expertise. Lassé de la situation, Olivier Markarian a envoyé un premier message à Bernard Caïazzo et Roland Romeyer le 8 octobre 2021 dans lequel il déplore « des chiffres vieux de seize mois. (…) La rétention d’information que vous opérez, l’impossibilité de communiquer et la perte de temps qui en résulte de manière générale dans ce processus est une aberration et le sera pour n’importe quel repreneur. Nous sommes prêts aujourd’hui à réallouer 40 M€. (…) Il s’agit ici d’une proposition à prendre ou à laisser pour une reprise immédiate de 100 % des parts et du contrôle des sociétés du périmètre. Nous nous engageons ensuite à investir les montants nécessaires pour donner au club les moyens de ses ambitions. »
Un message resté sans réponse qui finira d’agacer l’homme d’affaires qui relance Roland Romeyer le 1er novembre « Tu constateras par toi-même que, de manière objective et sérieuse, on ne peut pas faire une offre sur un club de football sans avoir la possibilité d’accéder à toutes les données qui font plus de 50 % des charges ! C’est justement à cela que sert une data room, au cas où KPMG et ton équipe “finances” ne le savent pas et continuent de nous prendre pour des lapins de trois semaines : étudier TOUS les éléments majeurs pour faire une offre sérieuse. Et oui, ne t’inquiète pas sur la capacité que nous avons eue à lever beaucoup d’argent à très court terme. Nous en aurons encore plus dès le processus final enclenché. » Finalement, le vente n’aura jamais lieu. Aujourd’hui, c’est l’américain David Blitzer qui est sur les rangs pour racheter l’ASSE et encore une fois, les tractations semblent bien compliquées.