C’est la rumeur qui fait parcourir un frisson dans le dos des supporters de l’AS Saint-Etienne. Ces derniers ont perdu William Saliba, vendu à Arsenal, et Loïc Perrin, parti à la retraite, et misaient logiquement beaucoup sur Wesley Fofana.
Le jeune défenseur a clairement franchi un cap la saison passée avec les Verts, au point d’être devenu un élément indispensable, et un dernier rempart très efficace, comme ce fut le cas en finale de la Coupe de France face au PSG. Des performances qui ont mis en appétit des clubs européens, persuadés qu’il est déjà l’heure de mettre le paquet pour faire venir le joueur de 19 ans. Leicester fait ainsi le forcing depuis quelques jours, avec une offre démentielle à la clé. Le joueur l’a accepté, et Saint-Etienne va en faire de même prochainement pour empocher 29 ME, après la demande de Fofana de le laisser partir. Dans les colonnes de L’Equipe, le natif de Marseille s’en est expliqué sans langue de bois, évoquant notamment des attaques personnelles subies par sa famille pour finir de le convaincre de quitter l’ASSE et de prendre son envol ailleurs.
« Dès que cela s'est su que je me posais des questions sur mon avenir, les gens se sont excités tout seuls alors que je n'ai rien dit. Ce n'est pas comme si on avait annoncé que j'allais à Lyon. Me faire traiter de "mercenaire", de "traître", "d'enc..." m'a fait de la peine. Mais que des Stéphanois en arrivent à insulter ma mère et ma petite soeur, cela m'affecte beaucoup. Je suis dégoûté. Certains sont même allés plus loin. Ma petite soeur a été prise à partie dans son lycée. Ils l'ont insultée, ils l'ont poussée. Elle ne connaît pas le foot et elle a subi ça. C'est inadmissible. Je l'ai vue pleurer... J'ai parlé avec elle, puis je l'ai accompagnée au lycée. Elle a été victime d'idiots et leur comportement a vraiment pesé dans ma prise de décision. J'ai reçu beaucoup d'offres. C'est normal de les avoir "checkées" avec mes agents. Ils n'étaient pas d'accord pour que je parle. Mais ce qui vient de se passer a brisé quelque chose en moi. Ma décision est prise : j'accepte une offre », a prévenu Wesley Fofana, persuadé que Claude Puel va finir par le laisser partir devant l’énorme offre de Leicester.
« En mettant cette somme, Leicester prouve qu'il me veut vraiment. Ce n'est pas comme si je voulais partir pour un club où le nombre des défenseurs centraux est immense. C'est un vrai projet sportif. Cette fois, je ne peux pas refuser. D'où je viens, des quartiers nord de Marseille et d'une famille pas aisée, ce n'est pas possible. Je serais fou de dire non à Leicester. Ce contrat peut changer ma vie. Je dois protéger ma famille en la mettant à l'abri. Les aspects sportif et financier étant réunis, je suis obligé de dire oui. Le coach, c’est lui qui prendra la décision. Il m'a expliqué (hier) matin qu'il n'est pas que le coach, il est le manager général. Si j'ai bien compris, c'est le patron. Et en tant que tel, il doit penser à l'intérêt du club et pas qu'à celui du coach, non ? », a clairement demandé Wesley Fofana, qui ne se voit pas continuer une minute de plus à l’ASSE, et risque en effet de vivre des moments compliqués en attendant son départ qui semble désormais inéluctable.