Si nous étions le 1er avril, on pourrait croire à une bonne blague inventée par un supporter de l'AS Saint-Etienne, mais nous sommes en novembre et le récit de ce fan de longue date des Verts n'est malheureusement pas une plaisanterie. Elle lui a même valu un passage dans le PC de sécurité après le match entre l'ASSE et l'AEK Athènes en Europa League, et pas pour une visite de courtoisie. Tout cela pour quelques photos faites dans les tribunes de Geoffroy-Guichard.
Dans Le Progrès, ce supporter raconte l'incroyable enchaînement des événements et son écoeurement. « J’avais pris mon appareil photo dans l’idée d’immortaliser le public et les supporters. J’ai pris à la volée quelques photos d’une travée, sans cadrage particulier. Me reprochant d’avoir pris des membres de sa famille en photo, un spectateur situé derrière moi m’a invectivé et hurlé à la police. En quelques instants, les vigiles du stade m’ont extrait des gradins en direction du PC sécurité. Je me suis retrouvé dans la position du chapardeur pris en flagrant délit de vol dans un supermarché. J’ai été contraint, manu militari, à traverser tout le stade au moment où celui-ci se vidait, sous le regard réprobateur et à la fois inquiet des nombreux spectateurs encore présents. Les vigiles m’ont arraché des mains mon appareil photo. J’ai ensuite été placé à l’isolement pendant une heure, seul, dans une pièce avec un policier en faction devant la porte. À aucun moment on n’est venu me demander des explications (…) En une heure, ils ont eu le temps de fouiller parmi mes 522 photos et 57 vidéos, dont beaucoup étaient personnelles. Ce n’est qu’à l’arrivée d’un officier de police judiciaire, qui s’est tout de suite rendu compte de l’absurdité des accusations portées, que j’ai enfin été libéré. J’ai été accusé à tort, et à aucun moment on ne m’a laissé la possibilité de m’expliquer », témoigne ce supporter de l’AS Saint-Etienne, lequel affirme n’avoir reçu aucune excuse de la part des vigiles concernés par cette hallucinante histoire.