Contribuables français, vous serez, nous serons, propriétaires à 22% de l'AS Saint-Etienne. En effet, comment le révèle ce lundi Le Parisien, l'état français est en passe de devenir involontairement actionnaire de l'ASSE suite à une sombre affaire financière.
A l'inverse du Qatar, la France n'a pas réellement l'intention d'investir dans un club de football, aussi populaire soit-il, et si l'Etat se retrouve avec des actions de l'AS Saint-Etienne, à hauteur de 22%, c'est qu'il s'agit d'une saisie suite à une affaire de blanchiment.
Adao Carvalho, un businessman portugais de 54 ans, détenait 22% des actions de l’ASSE, des parts qu’il avait achetés à Roland Romeyer au début des années 2000. Mais pour s’offrir cela, l’homme d’affaires avait payés avec « des chèques provenant d'escroqueries, via des sociétés alimentées par des abus de biens sociaux ». Après une longue enquête, Adao Carvalho avait été jugé et condamné à trois ans de prison, dont un an avec sursis, 200.000 euros d’amende et une interdiction de gérer une entreprise.
Mais comme le révèle le quotidien francilien, aucune poursuite pour blanchiment n’a eu lieu et en octobre 2015, l’homme d’affaire portugais a mis en faillite la société luxembourgeoise qui détenait les 22% de l’ASSE, et a donc récupéré à titre personnel ces parts. Depuis, Adao Carvalho tente de vendre ces actions, mais il a été rattrapé par la patrouille. En effet, la justice a ouvert un nouveau dossier pour blanchiment, et le juge des libertés a ordonné la saisie de ces fameuses actions, lesquelles sont confiées à l'Agence de recouvrement des avoirs saisis et confisqués. « L’Etat pourrait donc devenir actionnaire de l'ASSE ou les vendre aux enchères, s’offusque l’avocat d’Adao Carvalho, qui estime que cette double lame judiciaire est scandaleuse. Mon client ne peut pas être jugé une nouvelle fois pour ces faits de blanchiment, qui étaient connus et pour lesquels il n'a pas été poursuivi lors de son procès voici deux ans. »