Bien parti pour prendre une année sabbatique après son départ du poste d'entraîneur de l'AS Saint-Etienne, Christophe Galtier regarde de manière plus détachée le mercato estival. Mais, répondant sur ce sujet à France-Football, l'ancien coach des Verts estime que l'ASSE ne se donne pas réellement les moyens de se renforcer, et Christophe Galtier de pointer du doigt les lacunes stéphanoises durant une période où, selon lui, le staff manque cruellement de moyens humains et financiers. Une attaque en règle, mais qui n'empêche pas Galtier de souligner qu'il avait aussi sa part de responsabilité dans ce souci majeur.
« L’un des gros problèmes du club, j’espère qu’il va y remédier, c’est le recrutement. Je n’incrimine personne, mais tu ne peux pas, pendant quatre-cinq ans, être au four et au moulin, te coucher à pas d’heure avec Stéphane Teissier pour monter des effectifs quand tu as deux-trois matches par semaine (…) Tu dois avoir une structure, des moyens humains qui doivent te permettre de ne pas faire de conneries dans ton recrutement. Et Dieu sait que, depuis dix-huit mois, on en a fait beaucoup (…) Je ne m’enlève pas ma part de responsabilités, loin de là. Mais on sait ce que coûte en énergie une Ligue Europa, au groupe, à l’équipe, à l’entraîneur, et à son staff technique et médical. Tu démarres ta saison fin juillet, avec des matches hyper importants qui, selon que tu accèdes aux poules ou non, te permettent de faire ton mercato d’été… ou pas. C’est aussi ça, les moyens de Saint-Étienne. D’ailleurs, la seule fois où l’on ne l’a pas disputée, on a terminé quatrième du Championnat! (…) Le mercato ? On ne peut pas dire que ç’a été une grande réussite ces derniers temps. Je ne dis pas qu’on m’a imposé des joueurs que je ne voulais pas, je dis simplement qu’il y a la réalité de ce qu’est le joueur au moment où tu le veux. Et ça, c’est un travail en amont, un travail d’observation, une enquête préliminaire (…) La progression du club, elle n’est pas sur un plan budgétaire, elle est sur la qualité de la cellule de recrutement et sur l’évolution de la qualité de sa formation, de son recrutement des jeunes. Quand tu n’as pas de moyens, il faut réduire au maximum les échecs », explique Christophe Galtier, qui espère que son successeur aura obtenu enfin ce que lui n’avait pas pu avoir lorsqu’il était entraîneur de l’AS Saint-Etienne. L’avenir et les résultats de l’ASSE diront si c’est le cas.