Le constat est inévitable, la Ligue 1 s’est affaiblie pendant le mercato estival. Mais plus que le niveau du championnat, ce sont les contraintes financières que les dirigeants mettent en avant pour expliquer cette tendance. Le PSG et l’AS Monaco accusent en effet le fair-play financier pendant que les autres pensionnaires de L1 ne peuvent plus se permettre de payer de gros salaires en raison des nombreuses charges qui pèsent sur leurs finances. Un phénomène français que Frédéric Thiriez a vivement critiqué, lui qui n’a pas hésité à faire appel au gouvernement pour souligner la différence fiscale entre les clubs français et ceux à l’étranger.
« Ce mercato a affaibli tous les clubs, les locomotives et les autres. On se rend compte qu’il y a un problème d’application en France du fair-play financier, qui laisse intacts les anciens riches et ne fait comme victimes que les nouveaux. Cela empêche l’arrivée d’investisseurs. Mais il n’y a pas que Paris et Monaco. En raison de la crise et des taxes, les autres clubs sont obligés de vendre pour alléger leur masse salariale, a constaté le patron de la LFP dans L’Equipe. La Ligue 1 a acheté pour 125 M€ durant ce mercato et la Premier League anglaise pour 900 M€ ! Le nouveau ministre de l’Économie (Emmanuel Macron) fait de la compétitivité des entreprises une priorité. Les clubs sont des entreprises. Je demande donc un pacte de responsabilité appliqué au football. Chaque année, on contribue à hauteur de 700 M€ en charges fiscales et sociales. La France donne l’image d’un pays qui est réticent à accueillir des investisseurs. On demande un allégement de charges qui sont insupportables par rapport à nos concurrents. En France, pour un salaire de 600.000 euros annuels, on paye 186.000 euros de charges patronales. En Allemagne, c’est 12.000 euros. Si le PSG payait les charges sociales au taux allemand, il économiserait 50 ME par an. Dans le détail, on souhaite retrouver un système de droit à l’image, comme pour les artistes. Mais aussi la suppression de la taxe sur les spectacles, qu’il faut remplacer par une TVA à taux réduit. Et un assouplissement de la loi sur le sponsoring. Nous réclamons enfin la normalisation des loyers des stades selon des critères objectifs et la propriété du numéro d’affiliation des clubs. »