Le Paris Saint-Germain n’en a pas fini avec les Football Leaks. Cette fois, on ne parle plus du fair-play financier. Mais ces nouvelles révélations de Mediapart sont peut-être encore plus gênantes.
Le scandale concerne effectivement le centre de formation, et plus précisément ses recruteurs qui se sont basés sur un critère ethnique dans leurs décisions. De l’année 2013 au printemps 2018, leurs fiches d’évaluation contenaient une section « origines » avec quatre possibilités : « Français », « Maghrébin », « Antillais » ou « Africain ». Une pratique évidemment interdite en France, et passible de cinq ans de prison ainsi que 300 000 euros d’amende.
Cela n’a pourtant pas empêché Marc Westerloppe, ancien directeur de la cellule de recrutement hors Île-de-France, d’écarter la piste du jeune Yann Gboho, milieu U13 du FC Rouen à l’époque. « On ne va pas revenir sur ce sujet. (...) Il y a un problème sur l'orientation du club, il faut un équilibre sur la mixité, trop d'Antillais et d'Africains sur Paris, aurait-il expliqué dans un compte-rendu d’une réunion. Si le recrutement a été ouvert au national, c'est dommage de retrouver les mêmes profils qui sont déjà sur Paris, c'est une demande de la direction. »
Le PSG se défend comme il peut
Ex-directeur sportif parisien, Olivier Létang a tenu un discours similaire, mais les deux hommes ont échappé à des sanctions du club. A noter que ces deux dirigeants travaillent désormais au Stade Rennais, où le jeune Yann Gboho a signé pro en mai dernier. De son côté, le PSG ne dément pas l’existence de ce fichage honteux, mais assure qu’il n’était pas au courant. Et ce malgré les traces laissées sur plusieurs compte-rendus… Autant dire que cette affaire risque de faire parler.