Ces derniers mois, Thiago Motta avait plus souvent fait parler de lui pour sa maitrise technique et son sens du jeu que par son attitude et ses mauvais gestes qui avaient fait polémique à son arrivée en France.
Mais son mauvais coté a pris le dessus dimanche dernier à l’occasion du match contre Lyon. Harcelé et en difficulté physiquement, l’Italien a fini par envoyer un coup de poing sur Jordan Ferri, n’écopant assez miraculeusement que d’un carton jaune. Mais pour Pascal Praud, le milieu de terrain parisien fait partie de ces joueurs qu’on aime, voire qu’on aime détester. Comme il y en a quelques-uns de très célèbres en Ligue 1 par le passé, a expliqué le journaliste dans un papier intitulé « Ce cher et tendre Thiago Motta ».
« Chaque dimanche, le journal L’Equipe interroge un ancien de la Première division. A la question : « Quel est le joueur le plus méchant contre lequel vous ayez joué ? », des footballeurs à la retraite répondent : « Carlos Mozer ». Il faut se souvenir du Brésilien de Marseille qui découpait ses adversaires en toute impunité, qui impressionnait ses interlocuteurs avec son visage de train fantôme et ses manières de voyou. Étonnamment, j’aimais Mozer (et aussi Eric Di Meco ; et encore Basile Boli) et j’étais toujours de son côté quand il massacrait je-ne-sais-plus-qui. Une façon d’exorciser par procuration la violence qui est en nous, sans doute, dirait quelque psychanalyste de comptoir entre un pastis et une cacahuète.
Dans les années 80, René Girard n’était pas mal non plus, Gernot Rohr astiquait les chevilles et d’une façon générale, on ne plaisantait pas à Bordeaux. Hélas ou heureusement, les arbitres, la vidéo, les cameras placées un peu partout ont stoppé la carrière des casseurs de petit bois. Il n’est plus venu le temps des assassins. L’époque est aux câlins et aux affectueux, à la douceur comme à la tendresse. Les hommes, les vrais s’en vont au paradis ou en enfer. Adieu les seconds rôles qu’on ne croise plus qu’en noir et blanc chez Michel Audiard comme feu Dominique Zardi dont le nom ne vous dit peut-être rien mais dont la gueule patibulaire vous rappellerait l’univers des bourre-pifs, des corrections façon puzzle et autres joyeusetés.
A propos de bourre-pif, celui décroché par Thiago Motta sur Jordan Ferri lors de Lyon-Paris ce dimanche méritait l’exclusion directe. Monsieur Jaffredo est un nostalgique. Il aime les durs à cuire et tant pis pour les mauviettes. S’il n’en reste qu’un, Thiago Motta sera donc celui-là. Un méchant à l’ancienne. Un malveillant qui travaille en férocité. Les Tontons flingueurs ne sont pas tous flingués », a lancé le toujours très nostalgique Pascal Praud sur son blog Yahoo.