Le journal Libération s’est penchée sur une affaire « sulfureuse » impliquant un homme d’affaire franco-algérien qui aurait détenu des informations compromettantes sur le Qatar, la Coupe du monde 2022 et Nasser Al-Khelaïfi.
Ce jeudi, Libération en fait sa Une. Le journal remplit trois longues pages d’une enquête complexe, qui tourne autour de l’arrestation au Qatar en 2020 d’un entrepreneur franco-algérien. Ce dernier est soupçonné par l’Emir d’avoir en sa possession des preuves « d’actions corruptives » dans l’attribution du Mondial 2022 à l’Emirat, perpétuées par un certain Nasser Al-Khelaïfi. Le président du PSG est également la cible de documents évoquant du « travail dissimulé » et des révélations sur sa vie privée lorsqu’il est à Paris. Arrêté en janvier 2020, Tayeb B., qui avait ces documents en sa possession sous la forme de clés USB cachées notamment dans une maison en Algérie, a été emprisonné pendant plusieurs mois au Qatar. Il n’a retrouvé sa liberté qu’en novembre de la même année, quand il a remis, ou a fait remettre par son épouse et son avocat, les fameuses clés USB aux avocats français du patron du PSG.
Silence forcé ou chantage qui a mal tourné ?
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Pour sortir de prison, Tayeb B a également du signer un accord l’obligeant à garder le silence sur cette affaire, sous peine dans le cas contraire de devoir payer 5 millions d’euros. Un document que Libération a pu se procurer, et signé par l’avocat personnel de Nasser Al-Khelaïfi en France, Renaud Semerdjian. Ce contrat a mis fin à sa longue détention, dans des conditions inhumaines puisqu’il a été privé de sommeil, forcé à rester assis sur une chaise pendant 10 heures, ou enfermé dans une pièce de deux mètres carrés sans sanitaire. Une preuve selon l’intéressé que le Qatar était prêt à tout pour éviter que ces documents soient publiés ou sortent publiquement. Du côté de l’Emirat, le nom de Tayeb B est surtout associé à une tentative de chantage qui n’aurait pas fonctionné, et même la volonté du Franco-Algérien de tenter de vendre ces « secrets » de Doha aux Emirats Arabes Unis, qui restent en froid avec le Qatar et auraient pu bénéficier de ces informations pour faire du tort à un voisin dérangeant. « C’est un maitre chanteur qui voulait des millions d’euros et qui s’est brûlé. Point » a fait savoir l’entourage du président du PSG. Depuis, Tayeb B est donc revenu en France, s’est séparé de l’avocat qui avait été trouvé par Rachida Dati, et a demandé une annulation de l’accord trouvé par son conseiller. Une affaire nébuleuse donc et qui n’est peut-être pas terminée.