Les 222 ME dépensés par le PSG pour faire venir Neymar, c’est le sujet de l’été. Et cela ne se limite pas au football. Les dénonciateurs du Qatar-Saint-Germain et les moralisateurs d’un côté, les experts de la rentabilité et émerveillés de l’autre, chacun avance ses arguments pour expliquer que le football français doit se féliciter de cette venue hors-norme, ou que cette fois-ci, cela va trop loin. Dans cette farouche opposition de style faite pour perdurer, Daniel Riolo y va de son couplet. Pour le consultant de RMC, c’est surtout la preuve que cette période des transfert rend tout le monde fou, et qu’il faut être sacrément costaud pour avoir un jugement implacable dans de tels transferts, si complexes sur le plan sportif, financier ou géopolitique puisque certains n’hésitent pas à mêler des éléments extérieurs au débat.
« On devient tous fous. Passionnés de foot ou non, idéologues du foot, cyniques, romantiques, on est tous renversés (…) Chercher à comprendre les prix de l’été relève, de toute façon, de l’impossible. Neymar vaut 222, Dembelé 120, Martial 80, Mbappé 160. Il vaut si cher que ça Neymar du coup ? (…) On devient tous fous. Un club comme le Barça s’affiche en femme délaissée sans retenue, ni vergogne. Son président se tourne en ridicule. L’argent de Qatar Airways ne l’a jamais indisposé avant. Celui de Bein non plus. Le Barça est le « bras armé » de la Catalogne libre. Un club est-il plus politique que le Barça ? Ça l’arrange pourtant de jouer en Liga. Ça rapporte non ? Ça rapporte même à tout le monde. Et dans le foot, tant qu’on peut croquer, faut souvent pas chercher plus loin la cohérence ou la logique (…)
On pourrait aller dans tous les actionnariats, dans toutes les histoires des clubs qu’on y trouverait de quoi mettre à mal notre romantisme, notre passion du foot. Le Milan de Berlusconi ? La Juve et ses liens politiques ? La Lazio et Parme coulés par d’affreuses gestions ? La puissante Bavière et le Bayern ? Le Real du roi ? Les oligarques russes un peu partout ? Monaco et sa Principauté ? Les gros agents du foot anglais ? Les fonds de pension de la PL ? Le pouvoir de Zahavi, de Mendes, de Raiola un peu partout ? Abu Dhabi à Manchester ? Le décret Berlusconi sur la fiscalité des clubs il y a 20 ans ? Le décret Beckham il y a 10 ans ? Les investisseurs de la très démocratique et clean Chine ? J’arrête la liste, je pourrais ne pas m’arrêter, et si en plus je me penche sur les affaires et le passé de chaque club… Ah mais le Qatar, c’est le terrorisme ! Argument massue ! On entre dans la géopolitique en culottes courtes. Les experts sont partout. Moi avec humilité, je ne suis pas expert d’une région très complexe. La France est un partenaire important du Qatar. Le business entre ce pays et beaucoup d’autres en Europe fonctionne plutôt bien. Alors on fait quoi ?? C’est le PSG le diable ? Vraiment ? », écrit ainsi Daniel Riolo dans son troisième édito sur le transfert de Neymar. Une preuve de plus que cette arrivée est folle.