Arrivé sur le banc du Paris Saint-Germain après le licenciement de Thomas Tuchel à Noël, Mauricio Pochettino réussit ses débuts.
Après son premier très gros rendez-vous réussi à Barcelone (4-1), Mauricio Pochettino poursuit le remodelage de "son" Paris Saint-Germain et remet son ouvrage sur le métier contre Monaco, dimanche pour la 26e journée de Ligue 1. L’entraîneur argentin n'est pas resté longtemps dans les bulles de cava, le champagne catalan. Dès la première question de la conférence de presse dans le ventre du Camp Nou, il rappelait qu'il y avait un match important dimanche. Certes, "Poche" a battu deux fois Marseille depuis son arrivée début janvier, au Trophée des champions (2-1) puis en L1 (2-0), mais les faiblesses actuelles de l'OM ne donnent pas le même cachet que l'éclatant succès au Barça, avec le triplé de Kylian Mbappé. Pochettino a su bâtir une équipe capable de cette performance sans Neymar ni Angel Di Maria. En 45 jours de «travail », un mot qu'il répète souvent, il a déjà bien avancé dans son projet.
« Pochettino fait du bon travail, mais attention à ne pas monter trop vite les joueurs ou les techniciens, ni à les descendre trop vite après quand ça va moins bien », explique à l'AFP Dominique Bathenay, ancien milieu du PSG (1978-1985). « Les joueurs ont repris confiance, une force collective se dégage de l'équipe, Pochettino manage bien son équipe pour l'instant », salue l'ancien capitaine parisien. Bathenay note également que le coach argentin « ne s'enflamme pas trop » après la belle victoire en huitième de finale aller de Ligue des champions.
Le PSG est mieux physiquement
En effet, l'homme de Murphy ne s'emballe pas. Il a rappelé que le Barça avait une balle de 2-0 (par Dembélé) et qu'en « football, les détails peuvent te faire chuter ». Mais il semble bien transmettre ce calme à ses joueurs. « Le foot est un contexte d'émotion » et il tient à « transmettre les bonnes émotions » à son groupe. De même, il a évoqué sa volonté de canaliser « l’obsession » de la victoire en Ligue des champions en « passion », que l'obsession soit « positive ». Le nouveau staff a aussi bien requinqué l'équipe sur le plan physique. « L’intensité des entraînements a clairement pas mal augmenté par rapport à ce qu'on faisait avant » avec Thomas Tuchel, notait Leandro Paredes avant le match contre Montpellier. « C’est lié à la philosophie de jeu de Pochettino », poursuivait le milieu argentin, très bon depuis l'arrivée de son compatriote au PSG. « Il y a un nouveau staff, ce n'est jamais simple à intégrer en cours de saison, mais la qualité groupe bonne et on assimile rapidement les idées du nouvel entraîneur », assurait Paredes. Bathenay aussi a noté un mieux physiquement, mais rappelle que « la saison dernière a été bouleversée, la Ligue des champions s'est finie au mois d'août, ils avaient besoin de récupérer. Ils ont pu avoir chacun leur petit passage à vide ».
Marco Verratti enfin libre
S'il a vu, comme tout le monde et Gerard Piqué, que Mbappé avait retrouvé toute son explosivité sous le maillot du Pais Saint-Germain, l'ex-international note aussi « un mieux physique notamment chez un joueur comme Marquinhos, qui est encore meilleur ». Si tout n'est pas parfait, en témoigne la défaite à Lorient (3-2), un club luttant pour le maintien, la greffe Pochettino semble bien prendre. Pas dogmatique, l'Argentin a aligné plusieurs modules, mais son 4-3-3 a fière allure, où il laisse de la liberté à Marco Verratti, sa principale innovation. « Marco a une belle lecture du jeu, à chaque fois il permet d'avoir cette possession offensive quand l'équipe a le ballon, et surtout il permet de sortir le ballon dans de bonnes conditions et de lancer au mieux les attaques », note Pochettino. Toujours sans "Ney" ni Di Maria, il va pouvoir continuer à tester les progrès de ses idées contre Monaco, membre du quatuor de tête et seule équipe avec Montpellier, en 2012, au début de l'ère qatarienne, a l'avoir privé du titre de champion de France, en 2017. Kylian Mbappé était alors dans le camp Princier. L'ASM n'a plus le niveau de cette équipe-là, mais avec 26 points pris sur 30 possibles, elle est l'équipe la plus en forme de France. Ce n'est pas le Barça, mais ça reste un beau défi pour Pochettino.