La date est facile à retenir, mais le 14 février 2017 pourrait marquer un énorme tournant dans la saison du PSG.
Le club de la capitale n’est plus perçu de la même façon, en France comme en Europe, avec le 4-0 passé au FC Barcelone en huitième de finale aller de la Ligue des Champions. C’est aussi le cas pour Unai Emery, qui est quasiment passé d’entraineur de quartier incapable de trouver la bonne composition de départ, à un génie tactique capable de museler celle qui est considérée comme la meilleure attaque du monde. Ce changement de traitement, Pierre Ménès l’assume, lui qui s’est toujours montré sceptique devant le travail de l’Espagnol, mais reconnaît qu’il faut lui tirer son chapeau.
« «Emery, je dis oui !»
J’imagine certains lire mon titre et se dire «il est pas gonflé le Pierrot, il y a deux semaines il massacrait Emery et là il lui fait une statue.» C’est pas faux. Mais c’est toute la cruauté du foot où tout se joue sur un match. Laurent Blanc en sait quelque chose lui qui a pris la porte après son échec à Manchester City et son fameux 3-5-2. Emery vient de vivre la même chose. Mais dans le bon sens. Le Basque, fort de ses trois victoires consécutives en Europa League avec le FC Séville, a signé à Paris pour faire franchir un cap au club en Ligue des Champions. Depuis mercredi soir, on peut dire qu’il est plus que sur la bonne voie.
Ce que j’ai adoré lors de ce match contre Barcelone, c’est cette faculté qu’a eu le PSG à changer sa tactique. Sous Laurent Blanc, le PSG s’imposait par son style ou échouait avec ses idées. Là, le Paris version Emery a proposé aux Catalans, une opposition à laquelle ils ne s’attendaient pas. Pas de bagarre pour la possession. Paris s’est concentré sur le pressing, sur sa capacité à récupérer le ballon dans le camp barcelonais comme sur le but de Draxler. Le Barça a été étouffé. Les esprits chagrins feront remarquer qu’on a rarement vu cette équipe évoluer à un niveau aussi faible. Mais je suis convaincu que la prestation parisienne y est pour beaucoup.
On pourrait presque dire que Paris a joué «à la monégasque», se concentrant sur la récupération de la balle et sur sa capacité à exploser vers l’avant avec une vitesse d’exécution qu’on a très rarement vu au PSG. Sur le plan tactique, Emery a donc donné une fessée à Luis Enrique, qui pourrait ne pas se relever de cet échec. Mais Emery a aussi fait les bons choix. En préférant Meunier, qui ne cesse de progresser, à Aurier et Kurzawa à Maxwell. Et surtout en sortant Lucas, le joueur qu’il a le plus utilisé cette saison, pour lui préférer Di Maria. (…) Maintenant, il ne s’agit que d’un huitième de finale et la route est encore longue. Mais Paris a envoyé un message puissant contre le Barça. Et croyez-moi, toute l’Europe l’a entendu », a assuré, dans sa chronique sur Direct Matin, un Pierre Ménès qui n’hésite pas à souligner les bons choix d’Unai Emery, comme celui surprenant avant le coup d’envoi de laisser Lucas sur le banc de touche.