Intenable sur le terrain, Neymar se fait épingler en dehors. Son soutien à Jair Bolsonaro ne passe pas au Brésil, et le joueur du PSG se voit reprocher de se faire influencer et d'oublier d'où il vient.
En feu avec le Paris Saint-Germain, Neymar est clairement sur un petit nuage. Intenable sur le terrain, il enchaine les prestations de choix avec encore un but et une passe décisive lors de la victoire 4-3 du PSG face à Troyes ce samedi. Un niveau de jeu qui en fait un joueur plébiscité avec son club, mais aussi un leader annoncé pour le Brésil en vue de la Coupe du monde. Les bonnes nouvelle s’enchainent pour le numéro 10, qui n’a pas encore le verdict de son procès actuellement en cours à Barcelone pour des irrégularités lors de son transfert depuis Santos, mais a vu le Parquet requérir la relaxe la semaine dernière. Neymar ne le cache pas, il attend une autre bonne nouvelle dans la nuit de dimanche à lundi avec les élections présidentielles.
La politique et le football, le Brésil partagé
Le joueur du PSG a affiché son soutien à Jair Bolsonaro, candidat d’extrême-droite déjà au pouvoir, et qui est opposé à l’homme de gauche Lula, ancien président donné légèrement favori pour ce deuxième tour. Un combat d’idées qui provoque bien évidemment des remous dans un pays déchiré entre deux politiciens si différents. Mais le soutien de Neymar à Bolsonaro fait en tout cas beaucoup parler, et comme le craignait la fédération brésilienne, est un danger pour l’unité du pays. Plus que pour celui du groupe de Tite, où le président au pouvoir reçoit pas mal de soutiens. Et ce même si le grand ami de Neymar, Richarlison, penche lui pour Lula.
Ex-jogador da Seleção, Lyon e Vasco da Gama explica seu posicionamento político e critica alienação no meio do futebol. https://t.co/LiWJzgd9cs
— DW Brasil (@dw_brasil) October 29, 2022
Mais dans le monde du football au Brésil, il y a une voix qui porte sur le plan politique, c’est celle de Juninho. L’ancien meneur de jeu de l’OL est connu pour son attachement aux valeurs de gauche, et dans un long entretien à Joao Pedro Soares pour le média DW, il a confié tout son désarroi et de voir Neymar soutenir quelqu’un qui ne s'implique pas dans la lutte contre la pauvreté, ou est capable de faire des sorties s’attaquant aux indigènes, aux noirs, à la foret d’Amazonie ou aux homosexuels.
Neymar se fait monter le cerveau
« Je n’arrête pas de réfléchir au cheminement qui a pu pousser Neymar le joueur, en bonne santé financière, à soutenir Bolsonaro. Ceux qui sont pauvres et commencent à avoir une vie meilleure, ils ne veulent plus être pauvres. Comme tout être humain, nous voulons une vie meilleure. La vie devient plus facile, vous vous faites de nouveaux amis, vous rencontrez des gens d’une autre classe qui pensent que, malgré votre richesse, vous restez un pauvre dans la façon de penser. Et au final, ils arrivent à vous faire changer de façon de penser. Je pense que Neymar pense comme ça : ‘Je n’ai fait de mal à personne et je suis arrivé là où j’en suis grâce à mon talent, mon travail’. Il a le droit, mais il oublie l’essentiel : qu’il était pauvre. Il vit parmi l’élite, et cela domine votre façon de penser », a livré Juninho, pour qui Neymar aurait besoin de se faire recadrer pour pouvoir penser librement.
Affaire : Miracle à Barcelone, Neymar s’en sort indemne https://t.co/8VDTlnIWiD
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« La santé mentale des joueurs est ébranlée pendant leur carrière. Il a besoin d’être suivi par des professionnels de la psychologie qui comprennent le sport. L’Européen ne tombe pas dans le panneau, car il a eu une meilleure formation que la notre. Quand j’avais 17 ans, j’ai passé un test et je n’avais même pas de chaussures. Quel européen est passé par là ? Ils sont formés de manière plus démocratique », a souligné Juninho, qui estime que Neymar ne devrait pas oublier d’où il vient et que rares sont les Brésiliens qui arrivent à s’en sortir comme lui.