Pour ceux qui misent chaque week-end un petit billet sur un bon match du samedi soir de Ligue 1, après avoir étudié pendant deux heures les tenants et les aboutissants de cette rencontre, le fait d'apprendre que l'on peut miser 5ME sur l'écart final d'un match de Ligue des champions diffusé dans le monde entier peut étonner. En effet, en France, les paris sportifs sont régulés au millimètre depuis le lancement de l’Autorité de régulation des jeux en ligne en 2009. Mais pour l'ancien patron de l'ARJEL, il est très facile de passer outre les sites français et même européens pour miser des sommes colossales, et envisager de truquer des rencontres.
Dans Le Parisien, Jean-François Vilotte explique comment un dirigeant serbe peut lâcher 5ME sur le score final de Paris Saint-Germain - Etoile Rouge de Belgrade sans souci. « En Chine, à Hongkong, les jeux d'argent et les paris sont interdits mais, de fait, il y a une activité florissante. Beaucoup de pays européens, comme Malte, n'ont pas mis en place de régulation. Il y a des zones de grande libéralité, comme le Delaware aux Etats-Unis. C'est très facile de trouver des opérateurs qui ne sont pas contrôlés (...) Cela se passe sur Internet, sur des sites non géobloqués. Vous répartissez les paris entre plusieurs opérateurs de sorte d'être le moins visible possible. Vous pouvez aussi vous rendre physiquement chez un opérateur pour parier. Des réseaux criminels s’organisent pour répartir les mises », explique celui qui a dirigé l'Autorité de Régulation des jeux en ligne de 2009 à 2014.