Phénomène de la saison dernière en France et en Europe, Kylian Mbappé a parfaitement digéré son transfert au PSG, entrant directement dans le moule de l’armada de stars du champion de France. Mais depuis quelques matchs, l’attaquant français est un peu moins bien, et ses déclarations ne l’aident pas forcément. Avant et après le Classique face à l’OM, le natif de Bondy a clairement manqué d’humilité, effectuant plusieurs erreurs de communication sur le faible prestige de l’adversaire, la future victoire de son équipe, puis la mauvaise performance de l’arbitre à ses yeux. Dans L’Equipe, Raymond Domenech lui demande de fixer ses priorités, et de se concentrer sur le jeu au lieu de commencer à passer pour celui qui parle beaucoup plus qu’il ne joue.
« Aucun enfant de la banlieue parisienne ne peut dire que le Classique contre l'OM est un match comme les autres. Thiago Silva, Neymar, Edinson Cavani peuvent le dire à la rigueur, mais pas toi, l'enfant de Bondy. Mais on connaît l'histoire : l'essentiel, c'est les trois points. En ajoutant « pour nous » et se situant ainsi au-dessus, il commet une première faute de com. De la suffisance, oui, et pour motiver l'adversaire, rien de tel, merci Kylian. Derrière, la pauvreté de son match contre l'OM, dimanche (2-2), le fragilise encore plus. Ce match confirme qu'il n'a pas encore les épaules assez larges pour exprimer cette suffisance, consciente ou pas. Nicolas Anelka, précoce lui aussi, n'a jamais eu ses adversaires pour cibles dans les déclarations intempestives. Souvent, ses dirigeants, ses entraîneurs, oui. Il expliquait qu'il n'avait pas besoin de défendre parce que Ronaldo ne le faisait pas et qu'il était aussi bon que lui. De l'orgueil mais pas de suffisance. À Manchester, Alex Ferguson avait simplement interdit pendant un temps à David Beckham de se répandre dans les médias. Le PSG a une solution simple : envoyer Thomas Meunier et son franc-parler en zone mixte, faire oublier ce Classique et les dérapages de son jeune prodige. Mbappé n'a que dix-huit ans mais bientôt dix-neuf. Un écart n'est pas anormal, on espère tous qu'il retiendra la leçon et que son jeu retrouvera sa spontanéité sur les côtés de l'attaque parisienne pour mettre au service de son équipe, et non de son image, toute son efficacité », confié ainsi l’ancien sélectionneur de l’équipe de France, qui parvient à faire un joli pied de nez en citant en exemple celui qui a précipité sa chute lors de la Coupe du monde 2010.