Outil de gestion pour éviter une fuite en avant du football-business vers une bulle incontrôlable, ou système de contrôle pour permettre aux ténors européens de conserver leur mainmise ? Le fair-play financier fait débat depuis sa mise en place sous Michel Platini.
Cette semaine, il a pris une grosse baffe avec l’annulation de la sanction à l’encontre de Manchester City, qui avait été suspendu deux ans de Coupe d’Europe pour des irrégularité dans son suivi économique et un gonflement supposé de ses recettes pour équilibrer ses comptes. Une décision qui risque de faire date car, si tout le « FPF » ne tombe pas forcément à l’eau, c’est une sanction exemplaire qui sera désormais toujours contestée devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Voilà qui démontre en tout cas que les investisseurs ne sont pas forcément éjectés du monde du football, et que le PSG et City peuvent se faire leur place. En attendant les autres…
« Le sujet du FPF est un sujet délicat. On en comprend la philosophie. Mais le système est imparfait. Si on l’applique de façon stricte, il fige les positions. Les clubs comme le Real Madrid, le Barça ou le Bayern ont tellement d’avance qu’on empêche d’autres concurrents de les rattraper. On se retrouve avec des compétitions comme la Ligue des champions, qui devient beaucoup moins incertaine. On a besoin d’avoir de nouveaux entrants, comme le PSG, Manchester City, pour redistribuer les cartes et recréer de l’incertitude. C’est le paradoxe du fair-play financier. Il est globalement bien pour l’économie immédiate du football, mais durablement, ça pose un problème », a souligné Vincent Chaudel, économiste du sport interrogé par L’Equipe, et pour qui l’UEFA a atteint sa limite dans son interventionnisme sur les finances des clubs.