Le geste d'étranglement signé Serge Aurier après avoir marqué un but avec la Côte d'Ivoire, samedi, a fait couler de l'encre, et selon Bruno Roger-Petit cela était aussi inutile que stupide. Car pour BRP, le défenseur du Paris Saint-Germain paie surtout le fait d'être dans le collimateur de certains pour des raisons qui parfois ne sont pas uniquement neutres. Sur son blog, le journaliste monte au créneau et vide son sac.
« Encore Serge Aurier. Toujours Serge Aurier. Pour un geste étonnant accompli après qu'un but a été marqué dans un match entre la Côte d'Ivoire et le Mali voici l'arrière latéral du PSG de nouveau accusé de tous les maux. Et suspect de provocation, voire de radicalisation. Et ça polémique et ça cause...Et c'est reparti pour trois jours de débat à 20HFoot et l'Equipe du soir... En réalité, il est possible que Serge Aurier ne soit pas le radicalisé que suggère cette image. Pas plus qu'il ne cherche la provocation. Aurier fait du Aurier, comme toujours. Aurier est un ado qui n'a pas fini de grandir (…) Aurier est impulsif, voire enfantin, mais il n'est pas fou. Répétons-le, sauf erreur manifeste d'appréciation, son geste n'avait ni sens, ni portée politique. Le caractère intentionnel ne relève pas de la volonté de faire l'apologie d'un acte terroriste quelconque. Aurier est un gamin, produit de son milieu culturel, ni plus, ni moins. Nous sommes un pays décidément étrange. Cavani qui mime la précision de l'archer ou du sniper après chaque but ne dérange personne. De même que nous sommes toujours prompts à célébrer le Haka des Alls Blacks, chant de guerre et de mort en comparaison duquel le geste d'Aurier relève de la pratique Bisounours, d'autant que depuis quelques années, le dit Haka est de plus en plus surjoué, au risque de flirter avec le ridicule, dans le but de devenir un moment de télé qui prédispose à la violence du spectacle rugby. Mais qu'Aurier en vienne à faire un geste de même nature et sans attendre voici que nous projettons sur lui la somme de toutes nos peurs. C'est absurde (…) Le geste du jeune homme africain entrant dans l'histoire en affichant sa virilité de manière tranchée peut ne pas être évalué de la même façon selon l'endroit où l'on se trouve, les us et coutumes qui ont présidé à notre construction culturelle... C'est inévitable. Gare au malentendu de civilisation, notamment pour ceux qui sont toujours enclins à s'enflammer à la première manifestation comportementale choquant leur ethnocentrisme. Avant de s'en prendre (un peu) à des Cavani et (beaucoup) à des Aurier, entre archer et "gorjaï", il faut, aussi, savoir vaincre ses préjugés. En vérité, l'affaire Aurier n'existe que pour ceux qui ont envie qu'il existe une nouvelle affaire Aurier », écrit, sur son blog, Bruno Roger-Petit.