Edison Cavani a vécu une sacrée semaine, puisqu'en l'espace de quelques jours l'attaquant du PSG est passé du statut de buteur en carton contre Arsenal, avec d'invraisemblables ratés, à celui de tueur au sang froid, vendredi contre Caen avec un quadruplé en 45 minutes. Pour Bruno Roger-Petit, El Matador est un phénomène qu'il faut défendre, ses loupés étant presque inscrits dans sa légende. Le journaliste est de ceux qui glorifient Edinson Cavani, même si cela est parfois très compliqué.
« Tomber sept fois, se relever huit. Ainsi va Edinson Cavani, attaquant du PSG. Tomber neuf fois, se relever dix. D'Arsenal à Caen. Ainsi va Edinson Cavani, héros de légende. Tomber dix fois, se relever onze. Onze comme l'équipe. Ainsi va Edinson Cavani, footballeur le plus passionnant de la Ligue 1 (…) Enterré le mardi, célébré le vendredi. Défait un jour, victorieux le lendemain. Accablé pour trop de malchance et de maladresse sur le pelouse du Parc des Princes, décrété nul et non à venir, et trois jours plus tard, ressuscité sur le pelouse du Michel d'Ornano (6-0 pour le PSG) (…)La semaine fut Cavani, preuve qu'il ne faut jamais désespérer de Cavani. Ceux qui prétendent aimer le football et jouissent de crucifier Cavani chaque fois que sa parole ne porte plus, ceux là sont dans l'erreur. A côté du football. Les Cavanistes, eux, savent. Ils savent le héros inconstant, mais cela ne les empêche pas de continuer à communier dans la ferveur. Car il en faut de la foi pour croire en Cavani. Cavani est une espérance qui souvent se dérobe. On l'attend face à Arsenal, elle fait faux bond. On ne l'attend plus à Caen, et la voici qui surgit. Dans toute sa gloire. Le cavanisme est une esthétique. Une certaine idée du football. Un romantisme à la Dumas (…) Il est rebondissement, aventure, coup de théâtre, pathétique défaite et sublime victoire. Il raconte une histoire à laquelle les cavanistes s'identifient. Touche pas à mon Cavani. "Ich bin ein Cavani". Je suis Cavani. Le cercle des cavanistes disparus, toujours, se reconstitue. Le reste, qui n'est pas Cavani, et encore moins football, les commentaires des spécialistes professionnels de la profession, les tableaux Excel de geeks enivrés de statistiques qui disent tout et son contraire, les saillies de snipers de plateau télé embusqués derrière leur micro à refaire le match, les ricanement de hyènes de réseaux sociaux, les cavanistes s'en fichent. Au contraire… », écrit, sur son blog, Bruno Roger-Petit, qui a lui choisi son camp.