Après avoir dépensé sans compter, le PSG prend brutalement la crise de plein fouet. Même si le Qatar pourrait payer, Doha refuse de défier les règles de l'UEFA.
On a longtemps pensé que les finances du Paris Saint-Germain ressemblaient au Tonneau des danaïdes et que rien ne pourrait jamais stopper la machine à cash lancée en 2011 lors du rachat du club de la capitale par le Qatar. Jusqu’ici, tout a souri sur le plan comptable au PSG avec des contrats de plus en plus rémunérateurs. Cependant, ce business model a volé en éclats en un an, car non seulement Paris a pris de plein fouet l’absence des recettes aux guichets du Parc des princes, suite à la crise sanitaire, mais en plus Mediapro a braqué le football français en refusant de payer ses droits TV avant finalement de capituler en rase campagne. Mais la machine parisienne étant lancée, et les salaires n’ayant pas été revus à la baisse, l’addition se profile et elle est monstrueusement lourde si l’on en croit Le Parisien. En effet, du côté de Nasser Al-Khelaifi et des dirigeants qataris on estime que le déficit total sera de 300ME fin juin, avec un scénario catastrophe à 400ME si l'on ajoute les pertes de la saison passée.
Bien évidemment, et même si cela peut choquer, cette somme n’est rien pour le Qatar, où l’Emir jongle avec des chiffres largement au-dessus de ces 400ME lorsqu’il s’agit d’investir. Mais quand même, Doha sait que si l’UEFA a décidé d’être un peu plus tolérante cette année, compte tenu de la crise mondiale, l’instance européenne du football ne pourra pas laisser les choses devenir totalement hors de contrôle. Et le président du Paris Saint-Germain l’a bien compris, au point de prendre des décisions. « Aujourd'hui le club détenu par le Qatar fait partie de ces entités détenues par un propriétaire richissime et n'a donc pas d'inquiétudes à nourrir sur son avenir immédiat. Mais la dégradation des comptes est prise au sérieux par les dirigeants du club de la capitale qui n'ont prévu aucune dépense importante pour des achats de joueurs lors de ce mercato d'hiver. Au mieux, le PSG envisage de recruter des joueurs libres ou de favoriser des prêts comme en septembre et octobre derniers (…) Avec près de 400 millions d'euros de pertes cumulées – si les estimations les plus pessimistes se confirment – le PSG ne peut pas se permettre de dépenser sans compter lors des mercatos actuels et à venir », expliquent les journalistes du quotidien francilien. Un gros coup de froid concernant l’éventuelle signature de Lionel Messi.