Pour annoncer l’arrivée de Neymar au Paris Saint-Germain, La Provence avait tapé fort dans le populisme en annonçant que Neymar avait signé au « PSG-du-Qatar ». Le titre avait évidemment provoqué de très vives réactions et notamment deux des consultants phares. Daniel Riolo avait expliqué que le quotidien régional était un « torchon » tandis que Pierre Ménès avait tout simplement assuré que ces propos avaient un bon relent de « racisme ». Un déferlement qui a provoqué, une semaine après, la réaction du quotidien racheté par Bernard Tapie, dans un édito publié ce jeudi.
« Ça y est, on est cuits. Condamnés aux enfers, voués aux quolibets d'une foule en délire pour avoir commis le crime de lèse-majesté suprême de l'été : nous avons eu l'outrecuidance, folle et aveugle, de titrer dans notre édition de jeudi dernier "Neymar arrive au PSG-du-Qatar". Nostra culpa. Quelle erreur ! Certains ont fait pénitence pour moins que ça dans des pays où l'irrévérence est jugée comme une indécence.
Là, l'affaire a renversé les réseaux sociaux, excité le landerneau médiatique et du coup, dépassé les bornes. Qu'un chroniqueur radio (un certain Daniel Riolo) nous traite de "torchon" sur l'antenne de RMC était déjà suffisant pour hésiter entre le mépris maîtrisé et une envie viscérale de tacle. Mais que Pierre Ménès, le persifleur le plus balèze du Paf paraît-il, 1,9 million de followers au compteur, qualifie cette Une de "raciste" sur Twitter, et y jette une poignée d'injures, ça ne fait pas mal bien sûr, mais ça fait un peu peur quand même.
Qu'est-ce que ça va être quand on accueillera ici le PQSG, le "Paris Qatar Saint-Germain" (c'était notre deuxième idée de titre). Tout cela pour dire que le PSG est bien le seul club au monde à être administré directement par un État souverain qui s'appelle bien le Qatar (on a vérifié) ; que l'on a le droit mais surtout le devoir encore ici de s'interroger sur le montage financier de cette transaction hors normes sans être tancé de manigances tordues ; qu'il n'y a pas d'obligation à faire du potentiel futur Ballon d'or un simple objet d'extase et de liesse béate, même si, c'est vrai, il joue bien au foot ce garçon.
On ne rajoutera pas que les circonvolutions économiques les plus élaborées de la Terre n'empêcheront pas de penser que payer le transfert d'un joueur 222 millions d'euros, c'est indécent (et tant pis pour la deuxième couche de Ménèseries). Ou que l'OM-du-Massachusetts (comme on nous l'a rétorqué mais on l'avait déjà tenté) n'est pas le fait d'un prince mais d'un actionnaire », a expliqué La Provence, qui demande un peu de tenue, ne serait-ce que pour avoir finalement décidé de ne pas titrer sur « PQSG » en Une de son journal…