Tandis que très mécontent Bernard Tapie quittait précipitamment les studios d'Europe 1 ce lundi matin, refusant de répondre à une question sur les accusations de son ancien attaché parlementaire, RTL réalisait en direct depuis Marseille une interview de Marc Fratani, longtemps très proche de Bernard Tapie et qui a décidé de régler quelques comptes avec ce dernier. Face à un Yves Calvi, très incisif, Marc Fratani a tenu à apporter quelques nouveaux éléments, et a déjà fait savoir qu'il ne craignait pas du tout une éventuelle plainte de Bernard Tapie, affirmant avoir tous les éléments pour prouver ses accusations.
« On va publier des extraits des procès verbaux des auditions de Jean-Pierre Bernès en 1996 où il explique avec une précision méthodique comment il a corrompu 45 joueurs, comment pendant 4 ans l’Olympique de Marseille a gagné grâce à la corruption. C’est Jean-Pierre Bernès qui a donné ces informations qui n’ont jamais été reprises à l’époque. Pourquoi cela n’a pas été médiatisé ? Parce que la France organisait le Mondial deux ans plus tard et les instances du foot français ne voulaient pas reconnaître que le foot avait été vérolé ! (...) Donner des noms ? Chaque chose en son temps. J’irai en justice avec des éléments (...) Il n’y aura pas de plainte de Bernard Tapie, car ce dont on parle dans Le Monde c’est le premier cristal du sommet de l’iceberg. Je ne donnerai pas de nom aujourd’hui, et si tout est hallucinant c’est pourtant la vérité. Les piqures dans la bouteille ? Non seulement je le sais, mais j’y ai assisté (...) J’ai participé à l’achat d’un match contre le PSG en apportant à un arbitre une somme qui avait été convenue. Quels ont été les échanges entre cet arbitre et Jean-Pierre Bernès, je n’en sais rien. Siffler un penalty ? Indulgence avec les joueurs de l’OM ? Je ne sais pas », a lancé un Marc Fratani, visiblement très combatif et déterminé à régler ses comptes avec Bernard Tapie, à qui il reproche de lui avoir pourri la vie.