Si ce n'est pas une déclaration de guerre, cela lui ressemble quand même beaucoup, même si on imagine bien que Jean-Michel Aulas dira le contraire. Mais ce vendredi, dans un entretien accordé au Monde, le président de l'Olympique Lyonnais augmente la charge contre le Paris Saint-Germain. Et le patron de l'OL estime qu'avec l'aide des principaux clubs européens, il peut faire mettre un genou à terre au club de la capitale, soutenu par le Qatar.
« Si la réaction des grands clubs européens à l’égard du PSG est épidermique ? Il y a une réaction plus qu’épidermique. Elle est culturelle. Pour en avoir parlé avec tous les présidents présents à la réunion de l’ECA, dont Nasser Al-Khelaïfi est membre, il y a une inquiétude qui est liée au fait qu’il n’y a plus de limite. Et que ce process, au-delà du fait qu’il désorganise probablement un certain nombre de marchés, pose le problème de l’inflation permanente des salaires. Car il y a le montant de la clause qui est disproportionnée et a été payée rubis sur l’ongle, avec aucun délai de paiement. Les sommes étant tellement importantes que ça interpelle. Et il y a la rémunération. Car 30 millions net annuels dans le système fiscal français, c’est probablement, même avec un contrat d’impatrié, un salaire de 50 à 70 millions d’euros brut. On est dans des valeurs qui peuvent heurter aussi la perception sociale qu’on peut avoir des choses. Oui, il y aura une réaction des grands clubs européens. Manchester City fait des choses assez similaires. Le football ne doit pas se résumer à une opposition fratricide entre Abou Dhabi et le Qatar d’un côté, et puis de l’autre côté d’avoir des règles où c’est l’argent généré par le savoir-faire des clubs qui vient déterminer leur capacité à être les meilleurs sur le plan sportif. Il y a une prise de conscience qui devrait avoir des lendemains. Je pense aussi que l’UEFA ne peut pas laisser les choses comme ça, sur le plan de l’image. Cela devient assez prégnant pour ce sport excessivement populaire. Même s’il y a déjà eu beaucoup d’excès, on avait réussi à remettre les clubs dans le droit chemin », fulmine Jean-Michel Aulas, qui n'est pas loin de penser que le PSG s'est lancé dans l'opération Neymar juste pour se venger dans sa défaite 6-1 à Barcelone.