Invité de manière très ferme à ne plus critiquer le PSG et ses apports financiers lors du dernier conseil d’administration de la LFP, Jean-Michel Aulas a décidé de s’exécuter.
Mais son silence s’est fait contre l’étude, par la Ligue, d’un projet qu’il mène à bout de bras avec Didier Quillot, directeur général de la LFP, sur des quotas à respecter pour les clubs français. Bien évidemment, cette réforme a pour but de réduire la surpuissance parisienne, avec notamment l’instauration d’un nombre minimum de joueurs formés au club, et en France, dans les équipes de Ligue 1, ce qui devrait forcer le PSG à acheter plus souvent en Ligue 1.
« C'est une mesure juste et équitable, d'intérêt général, qui permet d'imposer les règles de fair-play financier à ceux qui ne les respectent pas, sans nommer quiconque ! Il y a une très grande majorité de présidents de club de L1 qui sont favorables à ces quotas parce qu'ils incitent à acheter français et à faire circuler l'argent entre les clubs français plutôt que de l'envoyer à l'étranger. C'est davantage une mesure d'intérêt général que d'intérêt particulier pour gêner tel ou tel club, même si elle permettrait de réguler l'énorme masse salariale du Paris SG, pas loin de 300 millions d'euros par an, qui gêne les clubs français et fausse la concurrence dans le championnat. À court terme, elle n'est pas dans l'intérêt du Paris SG, car elle lui imposerait de ne plus faire n'importe quoi en matière de politique salariale, mais à moyen terme, elle valoriserait son excellent centre de formation et ses jeunes pousses qui ne peuvent actuellement pas jouer parce que c'est la course à l'armement de joueurs étrangers très chers. Lorsque le Paris SG dépense des sommes astronomiques pour attirer des joueurs étrangers, quelquefois c'est une pleine réussite, quelquefois ça ne l'est pas. C'est encore à l'état de projet, mais c'est le souhait de la majorité des clubs, de la Fédération française de football (FFF) et de la LFP. Quand une mesure fait l'objet d'un consensus, elle aboutit », a expliqué dans Le Point Jean-Michel Aulas, qui assure donc avoir des appuis dans les instances, mais aussi au sein de la majorité des clubs de Ligue 1, ce qui ne semblait pas forcément évident au regard des remontrances reçues dernièrement de la part de Rennes, Lille, Bordeaux, Monaco ou Saint-Etienne.