Régulièrement ces dernières années, Jean-Michel Aulas se plaint de l’inégalité dont souffrent l’OL et les autres clubs de Ligue 1 face au Paris Saint-Germain. Effectivement, le président rhodanien regrette bien souvent que le club de la capitale française soit directement financé par un Etat, en l’occurrence le Qatar. Mais pour l’économiste Pierre Rondeau, le président rhodanien a tout faux. Les explications ne devraient pas manquer de faire réagir le patron de l’Olympique Lyonnais…
« Le président de l'OL reproche au PSG de fausser l'intensité compétitive de la L1 via des investissements publics. 1er élément, quid des investissements étrangers dans le foot français ? On ne reproche rien aux actionnaires niçois, lillois, bordelais, marseillais, monégasques ? A cet argument, on rétorque que la différence se fait sur l'origine des fonds : publics pour Paris, privés pour les autres. Mais sur ce point, que dire des 20% du capital de l'OL détenu par un fonds d'investissement chinois. Pays qui a accordé des exonérations fiscales pour tout investissement privé dans le sport. Quand Lyon bénéficie de l'argent chinois, indirectement il s'agit de fonds publics étrangers. Ensuite, la question se pose sur la différence entre investissements privés, qui proviennent des activités commerciales, des investissements publics, qui proviendraient des prélèvements obligatoires. Vraiment ? Le Qatar a une fiscalité extrêmement faible. C'est un paradis fiscal, il n'y a pas d'impôt sur le revenu, pas de TVA et pas de cotisation sociale. Seul un impôt sur les bénéfices existe, taux fixé à 10% Ainsi, les recettes de l'État sont seulement dues aux activités commerciales. Au même titre que n'importe quelle société privée. Quand QSI soutient financement le PSG, le choix provient d'une stratégie commerciale financée par l'activité économique, pas par l'impôt » explique l’économiste de RMC Sport avant d’envoyer Jean-Michel Aulas dans les cordes. « Contrairement aux 334 millions d'euros de fonds publics dépensés pour le stade de l'OL et ses alentours (aménagement urbain). Ici, la chose a été financée par les impôts, par nos impôts. A cela, les supporters de l'OL répondent que ce choix public répondait à un impératif de rayonnement international. La réussite sportive de Lyon serait la réussite de notre pays. Bien que les 52M€ de revenus d'OL Land soient privés », a-t-il expliqué, histoire de démontrer que chacun pouvait aussi faire dire ce qu'il voulait aux chiffres. De quoi faire réagir Jean-Michel Aulas, pour qui son combat face au pouvoir financier du PSG est son grand cheval de bataille de ces dernières années.