Nasser Al-Khelaïfi a pris la parole à la BBC pour aborder le sujet de la Super League et l'investissement réalisé par le Qatar en faveur du PSG et du football français.
Président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi est aussi le président de l’ECA, l’instance des clubs européens, et à ce titre il défend les compétitions organisés par l’UEFA. Il est donc à l’opposé du projet porté par le Real Madrid, la Juventus et le Barça pour une Super League qui réunirait les plus grands clubs européens, et tant pis pour le reste. Si, après la première claque, les membres fondateurs ont décidé d’ouvrir un peu les portes, Nasser Al-Khelaïfi a décidé d’enfoncer le clou dans un entretien à la BBC. Il a confirmé des discussions avec Florentino Pérez, le boss du Real Madrid, lors de la récente rencontre entre les deux clubs, et a dézingué le projet des gros bras européens.
Florentino Pérez vs Nasser Al-Khelaïfi, la discussion
🔴 Nasser : « Actuellement, des personnes meurent en Ukraine, d’autres ne savent pas où dormir et nous sommes entrain de nous battre pour la Super League ? »
— PSG COMMUNITY (@psgcommunity_) March 31, 2022
(BBC)
« Avec l'ESL ou la non ESL, je déteste dire Super Ligue; vous parlez de trois clubs. Ils savent qu'il n'y a aucune chance. Les gens meurent en Ukraine et n'ont nulle part où dormir, et nous nous battons pour la Super Ligue ? Le problème des clubs de l'ESL est qu'ils n'ont pas de stabilité, ils n'ont pas de vision financière à long terme. Florentino Perez m'a parlé lors du match de la Ligue des Champions et m'a dit : "nous devons arriver à un point où nous pouvons vous parler". J'ai été très dur avec lui, j'ai dit que j'étais heureux de pouvoir dialoguer, mais que s'il allait faire des choses dans mon dos, cela ne m'intéressait pas. Je veux jouer ces matchs européens, les très grands matchs, bien sûr que je le veux. Je sais ce que le public veut, mais nous ne pouvons pas dire "vous êtes un petit club, vous êtes exclu". Il faut que ce soit un système ouvert, sous l'égide d'un organe directeur, où tout le monde est respecté. J'aurais pu accepter le chèque de 400 millions d'euros de l'ESL car ils m'ont invité. Puis quand j'ai dit non, ils ont dit qu'ils ne m'avaient pas invité, ça les résume. Si je n'avais pensé qu'à moi, j'aurais pu le faire, surtout pendant le Covid. Mais qu'en est-il de l'écosystème et des fans que nous représentons ? », a lancé le dirigeant qatari, pour qui les fondateurs de la Super League sont menteurs et espiègles.
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Et au passage, le président du PSG n’épargne par le FC Barcelone et son modèle économique « sain » basé sur les socios, qui le fait visiblement bien rire. « Imaginez s’il n’y avait pas eu d’investisseurs comme nous ces dernières années, je peux vous assurer que le football se serait effondré. Quand vous regardez de manière globale ce qu'on a fait, ça a élevé le niveau. Les gens nous critiquent car il s’agit de bien souverains. Mais qu’en est-il des autres formes de propriétés ? Est-ce bon de voir des clubs être montés très haut par le biais d’une seule personne ? Le Barça est un club qui est la propriété des fans, et pourtant il a 1,5 milliard d’euros de dettes, est-ce une bonne chose ? », a lancé un Nasser Al-Khelaïfi qui aimerait que le PSG ne soit pas toujours pointé du doigt comme un club sans âme alors que les autres clubs ne valent pas forcément mieux à ses yeux.