On ne badine pas avec l’image du président du Paris Saint-Germain et un supporter du club de la capitale l’a compris cette semaine. Guillaume Blanc raconte son histoire dans son blog sur le site de Mediapart, et elle ne manque pas de piquant. Via un message sur Twitter, Yomecito, c’est son pseudo, poste le 5 mars un montage où l’on voit Nasser Al-Khelaifi faire un doigt d’honneur avec le message suivant : « Pour ceux qui se demandent encore si Nasser Al-Khelaifi est bien Carlie…#HonteAuPSG #BIGGER #PSG ». Il s’agissait de répondre à l’attitude du club de la capitale qui avait éjecté un supporter du Parc des Princes, ce dernier s’étant plaint du tarif des abonnements.
Quelques jours après ce tweet, Guillaume Blanc annonce avoir reçu une lettre recommandée avec accusé de réception signée par Jean-Claude Blanc, directeur général délégué du PSG. « Il me met en demeure pour que je retire de mon compte Twitter le fameux tweet à l'encontre de Nasser Al-Khelaïfi, son supérieur hiérarchique. Dans un premier temps, on me reproche des actes de contrefaçons et d'atteinte aux marques de renommée du PSG. Mais n'est-ce pas tout le principe même de la satire d'utiliser tous les codes afin de détourner le message initial et le tourner en ridicule ? (…) Dans son courrier, les Rouge & Bleu me reprochent de présenter Nasser Al-Khelaïfi au travers un geste obscène, sans même prendre en compte qu'il s'agisse d'un détournement de la campagne RSF, et que je laisserais entendre son indifférence aux attentats terroristes. Je conduirais les internautes à croire que Nasser Al-Khelaïfi rejoindrait dans une certaine mesure le point de vue des terroristes ayant perpétrés des attentats meurtriers. Cette interprétation de leur part sur la portée de mon message est bien évidemment honteusement erronée (…) Par ailleurs, le PSG me reproche d'avoir utilisé un hashtag #HonteAuPSG pour illustrer mon message. Je ne savais pas que l'utilisation de ce hashtag pourrait m'envoyer devant un tribunal. J'ai beau faire une analyse sémantique dans tous les sens, de demander l'avis à de nombreux amis et même à un conseil juridique : personne ne voit de termes racistes, sexistes, homophobes, injurieux, diffamants, méprisants. Je me rends compte que je n'ai peut-être pas les bonnes relations pour m'expliquer le poids des mots même si je comprends le choc des photos », écrit Guillaume Blanc, qui admet qu’il va devoir retirer son fameux message, n’ayant pas les moyens financiers de se lancer dans une bataille juridique avec le Paris Saint-Germain.