Désormais âgé de 60 ans, Joseph-Antoine Bell suit toujours de très près ce qui se passe dans notre championnat et plus globalement dans le football. Et celui qui a terminé sa carrière en Ligue 1 sous le maillot de l’AS Saint-Etienne évoque dans l’Equipe le récent feuilleton Nabil Fekir, estimant que si le joueur de l’OL avait probablement été mis sous pression, l’Algérie, comme les autres pays africains, devait réellement changer ses méthodes afin de ne pas être un plan B pour les binationaux. Ce qui est souvent le cas estime l’ancien portier du Cameroun.
« Fekir a certainement subi des pressions de Lyon et de son entourage professionnel, c'est-à-dire de son agent, pour choisir l'équipe de France plutôt que l'Algérie. C'est normal que chacun prêche pour sa paroisse et il faut le laisser tranquille. Il faudrait aussi que les équipes africaines soient en mesure de proposer quelque chose de sérieux aux garçons. Il ne faut pas leur demander de se sacrifier. Ça ne doit pas être seulement un choix militant, mais un réel choix sportif. Quand vous voyez des équipes prendre les remplaçants des remplaçants des Bleus... Fekir pense certainement que la France lui apportera plus d'argent, plus de facilités pour la suite de sa carrière. C'est donc aux pays africains d'offrir un choix qui en vaille la peine. Il doit y avoir à peu près la même organisation, les mêmes primes, la même ambiance professionnelle. Le garçon ne doit pas sentir qu'il va dans une sélection au rabais », explique Joseph-Antoine Bell, qui n’a jamais été et ne sera jamais langue de bois.