La crise du Covid-19 et le non-paiement des droits TV par le nouveau diffuseur Mediapro représentent deux coups durs qui soulèvent un grand nombre de question au sein du football français.
De toute évidence, les clubs professionnels de Ligue 1 et de Ligue 2 traversent l’une des plus grosses crises de leur histoire. Dans les prochaines heures, cette crise devrait prendre une nouvelle tournure avec le non-paiement de l’échéance du 5 décembre par Mediapro. Ce tremblement de terre audio-visuel va obliger la LFP et les clubs professionnels à revoir leur organisation, avec notamment la possibilité de créer une société gérant les droits commerciaux de la Ligue 1 et en premier lieu les droits télévisuels. Par ailleurs, le format des compétitions et la répartition de l’argent généré par les droits TV est également à revoir selon Jean-Michel Aulas, lequel s’est exprimé à ce sujet dans les colonnes des Echos.
« La solution passe plus par la recherche des leviers de croissance que par la réduction des coûts. Il faut aussi tirer parti de cette crise pour repenser l’organisation du foot français. Au lendemain du dernier appel d’offres audiovisuel, on a réparti autrement le gâteau des droits télé. Les plus petits ont voulu toucher plus. La logique serait pourtant que ceux qui contribuent le plus à créer de la valeur touchent davantage. Si on ne récompense pas plus ceux qui investissent le plus, on risque de nourrir l’aspiration de certains à aller vers une ligue fermée. Serais-je contre ? On peut revoir l’organisation sans basculer dans une ligue privée dont je ne veux pas. Plutôt que d’avoir une ligue 1 et 2 avec 20 clubs professionnels, on pourrait imaginer trois divisions professionnelles avec 16 à 18 clubs et une répartition des droits plus conforme à la réalité économique, avec des recettes liées aux audiences de chacun. Et pour générer plus d’intérêt, on pourrait imaginer de nouvelles fins de saison avec des formats en playoff, qui ont fait leur preuve à l’étranger » a commenté Jean-Michel Aulas, pour qui il est évident que les gros clubs générant les plus grosses audiences (PSG, OM, OL) devraient bénéficier d’une part plus importante des recettes issues des droits télévisuels. Un avis tranché qui ne manquera pas de faire réagir les clubs les plus modestes…