Textor prend deux pages dans L'Equipe pour torpiller Labrune et Al-Khelaïfi

Textor prend deux pages dans L'Equipe pour torpiller Labrune et Al-Khelaïfi

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C'est le gros dossier en cours dans le football français. John Textor a donné une longue interview à L'Equipe pour dénoncer le trop grand pouvoir de Nasser Al-Khelaïfi au sein de la Ligue, avec la complicité de son président Vincent Labrune. 

La divulgation en vidéo des échanges entre les responsables du football français lors d’une réunion houleuse sur les droits télés de juillet dernier, a relancé la crise de gouvernance au sein de notre championnat. La teneur des discussions, avec un duo Nasser Al-Khelaïfi - Vincent Labrune qui a fait pencher la balance vers un vote permettant à DAZN et BeIN Sports de récupérer la Ligue 1, démontre que l’opposition au sein de plusieurs clubs est totale. Lens et l’OL ont fait savoir leur désapprobation, et ont pointé du doigt la passivité du président de la LFP, et l’omniprésence inquiétante du patron du PSG et de BeIN Sports. John Textor fait clairement partie du camp qui s’oppose à la toute-puissance d’Al-Khelaïfi, que ce soit dans l’extrait diffusé cette semaine ou dans ses propos depuis le début de la saison. L’homme d’affaire américain s’en est expliqué dans L’Equipe, à l’occasion d’une double page d’interview où il rappelle au dirigeant qatari qu’il n’est pas un « cow boy » qui n’y connait rien au business du football et des droits télés.

« J'ai siégé à de nombreux conseils d'administration, et des débats animés peuvent avoir lieu, mais je n'ai jamais vu un tel déséquilibre de pouvoir, où le résultat du dialogue est acquis d'avance. Il était clair pour moi que les décisions avaient déjà été prises par un petit groupe de personnes, avant le début de l’appel », a tout d’abord livré John Textor, surpris que tout ait été décidé en coulisses dans cet appel d’offres. Le propriétaire de l’OL s’attaque ensuite aux critiques de Nasser Al-Khelaïfi. « Dans mon cas, je suis le seul propriétaire dont la richesse a été construite grâce au streaming OTT de matches de football, et je sais très bien qu'un bouquet de sports purs ne fonctionne pas, sans l'inclusion d'autres divertissements, d'informations et de contenus. Se faire réprimander par "NAK", comme n'y connaissant rien, était à la fois comique et contre-productif. La gouvernance de notre ligue doit changer, immédiatement, car chaque club de Ligue 1 devrait être représenté au conseil d’administration. Tous les conflits d'intérêts doivent être divulgués et atténués. Telles sont les règles de la meilleure ligue de football du monde, la Premier League, et il n'y a aucune honte à suivre un bon exemple », a expliqué JT, qui a terminé en regrettant que Vincent Labrune soit, à ses yeux, aux ordres de Nasser Al-Khelaïfi, et que les autres présidents aient peur de s’exprimer, ce qui n’est pas une bonne chose pour le football français.

Al-Khelaïfi est le banquier du football français pour Textor

« "NAK" est le banquier qui détient la monnaie des nominations politiques, et il sait comment la dépenser à bon escient. Je pense qu'il a plus d'influence sur certains présidents de club que leurs propriétaires absents. Vincent, avec un peu plus de courage, aurait presque pu nous mener vers un bel l'avenir, mais il lui manquait, du coup, le courage, l'expertise technique et la force de résister à "NAK". Pourquoi le même groupe d'hommes collabore-t-il pour protester match par match contre le modèle économique de l'OL et auprès de la DNCG, alors qu'ils n'ont aucun problème avec les subventions d'État qui alimentent le déséquilibre en faveur du PSG ? », s’interroge un John Textor qui sent bien que le vent est en train de tourner au sein de la LFP alors que DAZN a mis les pieds dans le plat en refusant de payer la totalité de sa traite pour le mois de février.