Arrivé depuis plus de deux ans sans avoir gagné le moindre titre, Claude Puel n’a pas les supporters dans sa poche, surtout depuis les deux défaites cruciales face à Bordeaux et Saint-Etienne. L’entraineur lyonnais accepte toutes les critiques, mais regrette l’image qui est donnée de lui.
Peut-être pour le bien des joueurs, c’est Claude Puel qui centralise toutes les attentions en ce début de saison. Avant même le premier match, l’intensité de sa préparation physique avait été critiquée, causant des dégâts dans les organismes lyonnais, tandis que la machine peinait à se lancer en championnat. Après la défaite à Bordeaux, celle dans le derby a fait beaucoup de mal auprès du public de l’OL, et son technicien en chef en est bien conscient, surtout qu’il n’a jamais vraiment digéré ce revers particulièrement sévère.
« Le foot déchaîne les passions, il faut l’accepter. Ce match contre Saint-Étienne est pourtant le meilleur de notre saison. C’est le centième derby, on doit le gagner 4-0 et on le perd. Quand tu perds le derby, il n’y a plus d’analyse nulle part, dans les tribunes comme dans les commentaires. Sur ce match-là, dans L’Équipe, les Stéphanois ont eu de meilleures notes que les Lyonnais alors qu’on a dominé tous les compartiments du jeu. Mon travail est de rester dans l’analyse », essaye de rappeler sobrement Claude Puel, qui ne cesse de répéter que la pression des supporters ou la date butoir fixée par son président Jean-Michel Aulas au 24 octobre, n’étaient pas des éléments de son ressort. Malgré cela, l’ancien coach de Lille regrette l’image qui est donnée de lui. Depuis son arrivée, Puel a été taxé d’être complètement hermétique au contact avec ses joueurs, de ne prendre en compte aucun élément psychologique, de trop mettre l’accent sur le physique et de montrer par l’exemple sa volonté de gagner à tout prix à ses joueurs. Un profil « à la Halilhodzic » qui ne lui correspond pas estime-t-il.
« On a décrété que j’étais austère, on n’illustre jamais les articles me concernant avec des photos où je souris. Je ne me reconnais pas là-dedans. Après, que je doive m’ouvrir afin qu’on me connaisse mieux, d’accord. Certains entraîneurs font carrière sur leur image, je n’ai jamais joué là-dessus, j’ai toujours voulu être jugé sur mon implication. Il y a des clubs où les mauvais résultats passent inaperçus grâce à un meilleur travail sur l’image. Quand Marseille a été éliminé de la Ligue des champions et de la Ligue Europa, c’est passé inaperçu. On les a tranquillement laissés aller chercher le titre. À moi d’accompagner mon travail d’une certaine image. Être centré sur le terrain ne suffit plus. Mais je ne changerai pas ma personnalité pour être dans l’air du temps. Mon image dans le métier, chez les professionnels du foot, elle, est plutôt bonne », a fait savoir dans L'Equipe Claude Puel, à qui l’on ne peut donner tort, puisqu’avec de tels résultats dans un club sept fois champion de France avant son arrivée, beaucoup auraient déjà pris la porte.