Depuis quelques jours, il se chuchote que la Ligue de Football Professionnel, fortement inspirée par Jean-Michel Aulas, a l'intention d'imposer en L1 des quotas des joueurs français et formés au club. Une idée déjà mise en place en Italie, et qui se veut d'abord protectionniste. Le président de l'Olympique Lyonnais pense comme cela pouvoir contrer les investissements colossaux du Qatar au Paris Saint-Germain, et surtout contraindre le PSG à recruter en France. Pour un spécialiste du football et de l'économie, cette solution ne changera rien du tout, l'avenir étant plutôt à la venue de nouveaux investisseurs dans le football français et pas à un repli sur soi.
« Si cette mesure poussera le PSG à recruter en France ? Cela n’arrivera pas. Le PSG mettra encore un peu plus l’accent sur la formation, qui est déjà très bonne. Le seul impact qu’aura cette mesure, c’est uniquement de faire jouer un peu plus les joueurs du centre de formation de Paris. Pour le reste, le PSG ne sera forcé de rien du tout. On ne peut pas lutter contre la prédominance du PSG. On ne peut rien faire. En Angleterre, le championnat s’est amélioré avec l’arrivée de nouveaux milliardaires. Les meilleurs joueurs se sont répartis entre plusieurs clubs et les droits télé ont augmenté. La sortie vers le haut pour la France, c’est de favoriser des investisseurs supplémentaires, comme à Marseille en ce moment ou à Monaco avant, pour permettre aux droits télé d’augmenter. C’est là-dessus qu’il faut jouer. Pourquoi Aulas fait cela ? Sans doute pour espérer vendre des joueurs au PSG. C’est le modèle de Lyon : vendre cher des joueurs formés au club », affirme, dans Le Parisien, Bastien Drut, économiste du sport et auteur de « Sciences sociales football club ».