Aucun président en France, et très peu en Europe, n’utilise les réseaux sociaux comme Jean-Michel Aulas. Loin de sa fonction pompeuse de président qui pourrait demander du recul et de la prudence, le dirigeant lyonnais passe de nombreuses heures sur le réseau social à l’oiseau bleu à lire ce qui lui est écrit, à répondre, à réagir et à lancer des piques. Avec le temps, il estime avoir peaufiné sa stratégie et affirme même dans un entretien à L’Equipe qu’il a fait de Twitter l’une de ses armes.
« L’intéressant, c’est de pouvoir avoir accès de manière immédiate à des millions de personnes. Twitter est d’une puissance infinie. Maintenant, j’ai un conseiller pour Twitter qui fait l’exégèse a posteriori. Il regarde d’où viennent mes abonnés, qui sont ceux qui me critiquent, ceux qui me soutiennent. On fait une analyse qualitative. Je reçois une cinquantaine de tweets en direct par jour. Je fais ce boulot la nuit ou dans les transports, au retour d’un match. Ça m’amuse beaucoup. La dérision fait partie des responsabilités sinon on ne peut pas tenir. Je ris souvent très fort. Aucun tweet reçu ne m’a fait mal. Si ça me touche, je réponds et je suis assez habile pour ça. Moi, ce n’est pas un tweet qui va me déstabiliser. Mais je pense pouvoir déstabiliser par un tweet », assure Jean-Michel Aulas, qui ne répond pas toujours, mais assure lire la plupart des Tweets qui lui sont adressés. Néanmoins, ce n’est pas Serge Aurier qui dira le contraire, l’instantanéité des réseaux sociaux est un piège dans lequel le patron de l’OL est tombé il y a un an de cela, allant trop loin dans un message où il traitait les supporters stéphanois d’autistes.
« Je réfléchis toujours à ce que j’envoie car un jour, j’ai fait une erreur et je l’ai payée cash. C’était l’an dernier le jour du match Saint-Etienne - OM ou Paris où j’ai traité des supporters de Saint-Etienne d’autistes. Sur le moment je ne me suis pas rendu compte du mot. Ça m’a touché mais je répare toujours les choses. J’ai d’abord répondu à tous ceux qui m’ont envoyé une lettre, puis, via Twitter, je suis devenu président d’honneur d’une association d’autistes. J’ai fait mon mea culpa », a assuré le président de l’Olympique Lyonnais, qui a en tout cas l’art de mettre le feu comme personne sur Twitter dans le monde du football.