Habitué à jouer le titre à Lille, Rome ou Marseille, Rudi Garcia cultive une certaine expérience du sprint final. Mais l'entraîneur des Lyonnais, qui aborde en « chasseur » le déplacement à Reims vendredi (21h00) en Ligue 1, n'évoque qu'à mots couverts la dernière ligne droite.
Difficile d'afficher ses certitudes dans une saison totalement atypique, sans spectateurs dans les stades et avec des effectifs à surveiller de près en raison de la crise sanitaire et du risque de voir un ou plusieurs joueurs testés positifs au Covid-19. Pour autant, Garcia peut faire valoir sa grande expérience des fins de saisons décisives: en 2011, son Losc s'était extrait d'un groupe de plusieurs prétendants pour décrocher le titre de champion de France en solitaire. Et sur le banc de l'AS Rome, il terminé deux fois vice-champion d'Italie (2014, 2015). Pour le déplacement vendredi en Champagne, traditionnellement difficile pour l'Olympique lyonnais, l'entraîneur du club rhodanien (3e, 59 pts) disposera de son effectif au complet: ni blessé, ni suspendu. Garcia y voit l'occasion de mettre la pression sur les autres prétendants au titre, Lille (1er, 62 pts), Paris (2e, 60 pts) et Monaco (4e, 55 pts).
« Nous jouons avant tout le monde, vendredi. Nous sommes chasseurs, nous regardons devant », a lancé Garcia. « L'objectif est d'être à nouveau premiers vendredi soir après la rencontre et d'attendre les résultats des autres en sachant que nos adversaires directs ne pourront pas tous prendre trois points. Ainsi, ce match à Reims est très important car nous entrons dans la période des confrontations directes ».
L’OL mise sur le match Monaco-LOSC
De fait, le week-end est ponctué par un choc au sommet entre Lille, le leader, et Monaco, 4e, qui talonne l'OL à dix journées de la fin de la Ligue 1. « Il faut faire notre maximum pour gagner à Reims et si tel est le cas, nous prendrons des points à Lille ou à Monaco ou aux deux. Ce déplacement est donc très important pour nous », insiste-t-il. Et pas question de faire déroger Garcia de sa ligne de conduite de ne pas se projeter au-delà du match qui arrive et notamment le choc contre Paris Saint-Germain le 21 mars à Décines-Charpieu. A l'aller, Lyon avait gagné 1-0 au Parc des Princes. « Le discours du coach est de ne penser qu'à Reims et à rien d'autre. Il ne sert à rien de se projeter sur les matches à suivre et encore plus dans une période particulière », martèle le technicien.
Rudi Garcia protège l’institution OL
Rudi Garcia accepte tout juste d'évoquer la prochaine trêve internationale avec l'incertitude qui plane sur les déplacements à l'étranger des internationaux. Car l'OL, grand pourvoyeur d'équipes nationales, n'entend pas se retrouver dépouillé par des mises en quarantaine de plusieurs de ses meilleurs joueurs à leur retour. Ce qui pourrait leur faire manquer un déplacement à Lens et un 8e de finale de Coupe de France le 6 ou 7 avril sur le terrain du Red Star (National), qui vient justement d'éliminer Lens en 16e. « Nous espérons que nos joueurs pourront défendre les couleurs de leur sélection mais si c'est pour que certains nous manquent pour la reprise à Lens, il est logique que nous protégions les intérêts du club », prévient l'entraîneur.
Pour une dernière ligne droite bien négociée, l'Olympique lyonnais devra forcément entretenir sa dynamique. Et la Coupe de France peut l'y aider en permettant de faire participer l'ensemble de l'effectif. Et en cas de qualification pour les quarts, il sera temps alors d'étudier le calendrier… Sur ses dix derniers matches, toutes compétitions confondues, l'OL n'a perdu qu'une fois, à domicile, face à Montpellier (2-1) pour trois défaites seulement en championnat. « La dynamique est importante, déjà pour soi mais aussi pour ce que l'on dégage vis à vis des autres. Voilà pourquoi il est primordial de gagner à Reims, d'ajouter un succès supplémentaire à notre série mais aussi car nous jouons avant tout le monde », répète Garcia.
Rédaction (avec AFP)